communément éprouvé que for le banc même elle
eff rarement- agitée &: pr’efqüe toujours belle.
Qüoiqufon ne prétende pas appuyer un fyltème fiir
lé langage dés matelots - pêcheurs r plus inftruits des
effets qtie' des icaufes', l’on peut convenir cependant
que les idée^ qu’ils ont vulgairement adoptées ne font
pas^ fàns principes : ils difènt, foffqn’il y a du gros
vent, qu’il doit faire bien mauvais temps dehorsparce
qu’ils ’regardent le banc comme Un port; ou bien»
qu ils ne font plus cBe£ eux , c elb-à-dire^rqu’iis font
hors du banc, forfqu’ils fentent la mer gndffe. Effectivement
c’eft un indice rarement trompeur qu’onS
en fort ou qifoir eft for le point d’y entrer.
•- En partant donc de l’expérience la plus générale,,
ne pourroit-on pas expliquer pourquoi la mer eft fo
fréquemment agitée fur ces acores, & fi tranquille au
contraire fur les bancs r en regardant les bords très-
efcarpés dé ces bancs. comme des murailles qui i«e
réflécliifient d’un mouvement prefquë égal, & directement
oppofé .à celui de la houle! Il faut admettre
pour cela lé mouvement des eaux de la met à une-
grande profondeur, puifque le fond ordinaire fur le
grand.banc &fur les autres qui en; font voifins eft de*
40-braflès, ou de 2:y à 30 tout au mdins r .Je n-’ignore
pas que cette opinion iemble d’abord contradictoire’
â celle de l’inaélion des eaux intérieures de la mer à
une pareille profondeur, établie par. quelques Phyfi-
ciens ;; mais, les circonûances particulières- dont if<
s’agit; ici," n’autoriferojentr elles pas une, exception,
mêmé dans,leurs principes,, qui n’embraffent -que des
cas généraux, & fuppofent le lit de la-mey parfaite-,
ment libre!
. ;Qn prétend /d’aiffeussiique Iùr^.ces;»acores, le
cours dès-eaux porte toujours h.débanquef \e vaifféau;
ce foroit une nouvelle preuve que la mer du large
n’y- pénètre pas aifément.
. Nous eumçs enfuite du calme avec de la brume
épaiffe jufqu’au premier Août au foir, pù le temps
s’étant bien éclairci, on pbfcrva la variation de la
Êouffple au coucher du foleil, qui fut de 18 degrés,
nordroueft : nous étions par les 45 degrés & demi de
latitude, & 49 degrés &Ldemi de longitude.
; Le vent paflà, alors au fod, & nous ptant favorable-
pendant trois jours,, nous traverfâmes bien - tôt le
grand banc, ig
On1 Ion doit fou v o n t& l’on continua de le faire
jufques à notre arrivée à Louifbourg ; je tins un .compte
exaéî de toutes ces profondeurs de la mer,, & des
points de la route auxquels elles convenoient, afin
de vérifier par là autant que je spourrois for les cartes«**,
les pofitions des autres- bancs, for léfquels nous paffè-:
rions. En effet, iis y font repréfentés foivant l’idée
qu’en ont donné les routes que les Navigateurs-y ont
faites en fondant; mais puifqu’il eft difficile de bien;
déterminer ainfi la figure des cotes que l’on; voit , àpluS.
forte raifon celle des- terres du fond de la mer qu’on;