le nord : que lorfqu’on double le cap de Horn pour
aller à la mer du fud, on continue la route dans
la partie de l’oueft, jufqu’à ce qu’on croye être à
12 ou iy degrés de longitude plus occidentale que
le cap de Hom, pour ne pas rifquer d’être jeté fur
la Terre de Feu, ou fur celle des Patagons, par les
courans qui portent continuellement vers l’eft.
Mais outre -l’avantage de ces approximations qui
iront toujours en fe perfectionnant par le grand nombre
d’obfervations des courans, de quel fecours ne
feront-elles pas pour l’avancement de leur théorie !
Car dans les fÿftèmes qu’en ont donné plufieurs Sâ-
yans, ils fè font tous plaints de manquer d’expériences
pour appuyer leurs hypothèfès, & pour développer
les vraies caufes phyfiques des différens courans
& de leurs changemens.
II n’y a aucune des circonftances dont «n peut
les accompagner qui ne foit. effentiellé, l’endroit
où on les a faites, le jour, l’heure même, fi on a eu
lieu d’apercevoir celle où le courant agiffoit le plus,
les vents qui régnoient depuis plufieurs jours , la
youte qu’on fàifoit, fi l’on avoit obforvé la . variation
de la bouffole, & tant d’autres qu’il feroit trop long
de détailler, également utiles à la connoiflànce des
courans, & à celle des vents avec lefquels ils ont
un rapport très-intime.
Je ne rappellerai point ici toutes les théories phyfiques
foivant lefquclles on a tâché d’expliquer jufqu’à
de rAmérique feptentrionale. 2 1
préfent la caufe : des courans, mais*! je dirai fouler
ment ; & il n?y a perfonne qui :n en convienne, que
les vents font -la principale-: car outre qu’ri -eft
tout fimple d’imaginer qu’un fluide emporté par un
Certain mouvement, le communique a un autre fluide
auquel il eft adhérant, on remarque ordinairement
qu’il régne des courans conflans où régnent des
vçnts conflans ; tel eft, par exemple, le courant
vers l’oueft entre les tropiques , où le vent alizé eft
continuel; & qu’aux endroits où les.Vents font variables
, comme dans les MouJJbns, les courans le font
aufti dans le même temps.
On ne finirait douter non plus queda fortié des eaux
des fleuves, des rivières& des paflages étroits, ne produire
des courans près de leur embouchure, & même
affez avant dans la mer; iegoemont qu’on rencontre
dans les endroits les plus éloignés de terre en eft
la preuve.
Il femble qu’on trouve dans ces deux caüfes celle
du courant dont il eft ici queftion, Sc il y a grande
apparence en effet qu’il vient principalement de la
fortie des eaux, tant du fleuve de Saint-Laurent, que
de la baye de Hudfon & des autres du nord, & qu’on
pourroit fùppofer que ce courant agirait toujours de
la même manière au même lieu, fi un calme parfait
régnoit continuellement, mais que les; vents qui fëuf-
flent inégalement & de plufieurs côtés, détruifènt
cette régularité ; aufti n’aperçoit-on point de courant
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