i ’obfervation déjà faite, mais encore me découvrir
d’autres élémens qui me difpenferoient de recourir
dans les calculs à la théorie.
Pour cela, connoifïànt l’heure, je calai de mon
mieux le quart-de-cercle dans le plan du méridien f
à peu près à la hauteur où la Lune & l’étoile dévoient
y paffer, afin d’obferver la différence de temps entre
le pafïàge de l’étoile & celui du fécond bord de la
Lune par un même fil vertical, & d’en déduire l’af-
cenfion droite de la Lune, de même que je devois
connoître fà déclinaifbn en la concluant de la différence
de hauteur entre le bord inférieur & l’étoilé,
par le moyen du micromètre.
Ce n’eft, comme on<le fait, que dans le méridien
qu’on peut aifement avec un quart-de-cercle comparer
la Lune à une étoile, tout à l&fois qi>;afcenfion
droite & en declinaifon , parce que c’eft le fcul temps
où la Lune n’a point de parallaxe d’afcenfion droite,
& que celle de déclinaifon étant la même que celle
de hauteur, eft plus facile à trouver, puifqu’on a pris
la hauteur de la Lune.
Il eft vrai que fi le quart - de - cercle n’étoit pas
exactement dirigé dans le méridien, le temps écoulé
entre les paflàges par le fil vertical ne donneroit plus
la différence d’afcenfion droite, puifqu’elle n’auroit
pas été mefurée dans un cercle parallèle à l’équateur,
& qu’alors il faudrait avoir égard au changement que
J’afcenfion droite éprouverait par cette différence,
à moins cependant que d’après des foins dont le
fiiccès eft prefqùe affiné, l’éloignement du méridien
n’excédât pas une minute d’heure, dans ce cas la
correction pourrait être négligée i fur-tout fi la Lune
étoit peu élevée fiir l’horizon , ce qui rendrait le
changement moins confidérable.
Un nuage fort épais qui couvrit l’étoile & la Lune au
moment où elles commençoient à entrer dans; lâ lunette
de l’inftrument, rendit ce préparatif infructueux.
Le lendemain je pris encore: des hauteurs ; ainfi
bien affiné de l’heure, je le fus de la bonté de ‘mon
obfervation : la correspondante du lieu de la Lune
avoit été obfervée ce jour-là à Paris à fon paflàge au
méridien par M. le Monnier, d’une manière auffî
complette que je pouvois l’efpérer; il ne m’a donc
rîén manqué pour en affiner le calcul, & le réfùltat
m’a donné le méridien de Louijbourg h. l’occident de
celui de Paris, de 4 heures 9 minutes & demie.
Le temps me fut enfuite conftamment contraire
pendant un mois ; deux éclipfes du premier fàtellite
de Jupiter du 11 & du 15 de Décembre, celle totale
de Lune du 12 du même mois, & plufieurs autres"
phénomènes arrivèrent inutilement , le ciel étoit
toujours couvert.
Ce fut alors que je rendis compte au Miniftre &
à M. de la Galijfoniere de mon travail, & j’en dreffài
un Mémoire extrait de mon journal, qùe j’envoyai
par les derniers bâtimens.