efpérois, j ’avois la perfpeétive des grands effets que
devoit produire l ’application des Officiers de la
Marine à cette fcience : des voyages fréquens ,
néceflàires d’ailleurs, leur facilitent les moyens d’ob-
fferver, & c’eft d’eux que l’on doit attendre les
plus rapides progrès de la Géographie & de la
Navigation, comme en effet je le vois avec plaifir
fe vérifier tous les jours.
J ’eus ordre de demeurer à Paris pour exécuter mon
deflein; & iorfque j’eus acquis lesconnoiflànces néceflàires,
je ne penfài qu’à en faire l’application aux
lieux mêmes qui m’en avoient infpiré l’idée.
Je préfentai pour cela au Miniftre, dans le mois
d’Aout 1748, un projet fur les obfèrvations &les opérations
qu’il me paroiflbit le plus néceflaire d’y faire:,
& fur les moyens de l’exécuter : il l’approuva & me
promit de my employer dès que les.circonftances le
permettroient, j’en attendis avec impatience i’occa-
fian au port de Toulon, où je continuai mes fervices;
elle ne tarda point à s’offrir, tout çoncouroit à me
la procurer.
M. Rouillé qui- venoit d’être chargé du département
de la Marine, defiroit qu’on travaillât à la
perfection des cartes, les regardant comme une partie
effentieJIe de la Navigation, d’où dépend quelquefois
le fficcès des armes, du Roi, & toujours celui du
Commerce & la fureté commune des Navigateurs,
objets uniques de fon attention * M. le Comte de U
Galijfoniere chef d’Efcadre, chargé du Dépôt , animé
des mêmes motifs , me fit la grâce de l’informer du
travail que j’avois fait dans cette vue -, & de lui
propofer de m’y employer de nouveau. Je reçus en
conféquence au mois de Mars 1750 un ordre dé
me rendre à Paris, où dès la première fois que j’eus
l ’honneur de voir ce Miniftré , il ne balança pas fur
le choix du lieu de mon travail, & adopta le projet
que je lui propofài pour faciliter la navigation des
côtes de l’Amérique feptentrionale voifines du golfe
de Saint-Laurent : le concours de bâtimens que, la
pêche de la morue & le commerce de Québec y
attirent toutes les années, rendoient en effet cet objet
des plus intéreflàns.
Il me chargea de recevoir à cet. égard les ordres
de M. de la Galijfoniere , de lui rendre compte
de toutes mes opérations, enfin il voulut bien m’accorder
les inftrumens néceflàires. *
Ils confiftoient en un très-bon quart - de - cercle,
que M. de Mairaneut la bonté de me céder, & qu’il
avoit fait faire fous fes yeux par le fleur Langlois,
de près de deux pieds & demi de rayon, à lunettes
divifè par des tranfverfàles & par points* & garni
d’un micromètre à la façon de M. de Louville, avec
une fécondé lunette pour la mefure des angles,
& plufieurs des chofes qu’on a imaginées - pour là
commodité; une pendule à fécondes, des lunettes
de plufieurs grandeurs, & divers autres inftrumens,
A iij