Par:là, la pofition de la pointe du nord-eft de Lifle
de Seat an, eu égard à Louijbourg, devoit être déterminée
avec une précifion qu’on ne fàuroit fe promettre
des relèvemens faits à la mer, & d’une ou de plufteurs
routes de,navigation trop petites pour être exaéle$>
for- tout dans un endroit où il y a Beaucoup ds
courans.
La mer était encore fort agitée des gros vents*jur
avoient régné lés jours précédens, & f accès de cet
ifiot, difficile dans tous les temps , fut regardé par le
patron & les matelots comme abfolument impoffible;,
je parvins cependant, après quelques tentatives, à ÿ
débarquer, & j’y fis ^opération que je m’étois pro-
pofée, dont l’évènement répondit à mon elpérance^
Mais ce ne fut point fans m’expofer au danger le
plus évident ; lesfoeoufiès que donnait à la chaloupe
ia grande agitation de la mer „ rompirent le _ cahlot
qui la tenoit amarrée ; elle fot jetée au large, de je
me trouvai dégradé for ce rocher dans une inquiétude
bien naturelle, puifque deux hommes fouis étaient
reliés dans la chaloupe , St qu’ayant eu moi-même
avec plus de monde des peines infinies pour aborder,
je devois peu compter fur un feeours d’autant
plus fbible que la violence du vent augmentait toujours
: dans cette fituation , pour peu qu’elle dut
fobfifter, le défaut de vivres, l’impolîibilité de trouver
un abri contre les brilans, & de ré.fifter au froide
tout concourait à juliifier ma crainte; mais les efforts
Singuliers des deux matelots la diffiperent, aUj,bqu|
d’une heure d’attente, ils abordèrent enfin | & je
rembarquai.
Je fus fonder autour de. la roche fous l’eau qui
eft entre Portenove ôl la cote , & for laquelle s e toit
perdue la flûte le Chameau; la mer y hrife de tous.Ie§
temps , l’on trouve 35 hraffes deux cables de
diftance vers l’efl de cette roche, 6 à 8 hraffe^à un
demi-cable du même côté, & feulement 4 briiffes
entr’elle & Portenove: je continuai enfoite ma route
pour Scatari, où j arrivai a 4 heures, du fbir.
Cette ifle, de figure à peu près triangulaire, a environ
deux lieues de longueur eft & ouefl, elle eft
féparée de l’ifle Royale par un bras de mer d’un
tiers de lieue de large, qu’on appelle le paffage de
Menadou du nom d’un petit port qui eft vis-à-vis ;
il peut y paffer des vaiffeaux de guerre qui nont à
craindre que les battures du cote de 1 ifle Royale f
on les évite en rangeant celui de Scatari, qui n’eft
point dangereux. Le refte des côtes autour de Scatari
ne l’eft pas non plus, tout vaifleau peut en approcher
à un quart de lieue : il n y a de danger que
devant la pointe nommée la Flôuride, auprès 8l ;du
•côté de l’eft de celle du fod-oueft, où eft qnç
batture de roches, encore n’avance-t-elle qu a 2 ou 3
cables en dehors de cette pointe ; & devant la petite
ifle de la Tremblade, où il y a une autre batture qui ne
s’étend qu’à deux cables au large, au bout de laquelle