ifïe peu élevée, couverte de fapins, & dont l’extrémité
du côté du fud-oueft eft baffe & fans arbres ;
on paffe au milieu de cette ouverture, iaiffant i’ifie à
{tribord ; le fond y eft de 7 à 8 brades, il elt de | à 6
à un cable de terre dans le fond du port du côté de
i’oueft, où l’on ne craint aucun vent; mais pour parvenir
à ce mouillage il faut traverlèr une partie du
port, où il n’y a que 16 à 17 pieds d’eau de baffe
mer, encore n’eft-ce que dans un chenal peu large,
& l’on échoue pour peu qu’on s’en écarte , fans
cependant courir aucun rifque, le fond étant par-tout
de vafe molle.
Nous étions entrés dans ce port en 1746 for la
{régate la Sirène; la fonde avoit déterminé la route que
nous devions tenir pour fùivre le chenal, nous nous
étions trouvés d’abord du côté du nord vers de petites
iHes noires, & delà vers l’oueft au mouillage que je
viens d’indiquer : on peut faire dans Ce port de
très-bonne eau.
II nous fallut depuis le travers du port Maltais
gouverner au fud-oueft quart d’oueft, &. meme au
fùd-oueft de la bouffole, pour prolonger la côte ; je
reconnus par là que dans cet endroit elle courait
beaucoup plus vers le fud que ne i’indiquoit la carte
du Dépôt.
Nous paffâmes enlùite devant le port RoJJîgnol, 013
dit que toutes fortes de vaiffeaux peuvent y entrer,
qu’il efl à l’embouchure d’une grande rivière, derrière
fo petite iflfc qui le couvre en partie. Cette ifïe
ne peut être vue que .de deux lieues de diflanee^
à caufe que les teites devant iefqueJIes*€liefe trouve
étant affez hautes-, empêchent de la cliûinguer ; on,
la rcconnoît à deux hauteurs qui font couvertes de
filins': on paffe à l’ouefl de l’ilie pour entrer dans-
le port, où le fond eft de 7 à 8 bradés, on peut
même mouiller dans l’embouGhftre de la rivière,, oh
l’on eft tout-à-feit. à couvert.
Le vent avoit varié vers- le fud-eft 4k étoit fort
foible, il fe foutint-cependant toute la nuit. Au coucher
du Soleil nous- étions devant l ’iflç aux Cames
à-vis le port au Mouton, où il ne peut entrer que de
petits bâtimens , de même qu’au port hSOwrs,
devant lequel nous paffâmes pendant la nuit.
Le 12 au point du jour, nous étions; par le, travers-
de l’ifle aux Hérons, nous trouvâmes enlùite le port
Joly inacceiïïbie aux grands bâtimens" & bien-tôt
après le port Raioir: ce dernier port, fuivant le temob
gnage unanime des habkans, eft grand & fort bon
pour toute forte de vaiffeaux ; il y a devant une ifïe de
demi - lieue de longueur, féparée de la terre ferme
du côté de l’oueft par un intervalle qui paraît fàuffe-
ment une paffe. L’extrémité Eft de cette ifïe eft un
cap qui, avec la terre ferme du coté de l’eftforme"
îa véritable entrée de 4 à y cables de largeur.
En y arrivant, il faut, ranger fille d’affez près ,- sè
caufe d’une roche fous- l’eau qui eft dans la paffo au.