de l’océan occidental, dreflee au Dépôt en 1742,
on fupprima dans l’intervalle de mer qui fépare les
côtes d’Europe de celles de l’Amérique feptentrio-
nale, plufieurs des prétendues vigies dont on avoit
fait mention dans la première édition de cette Carte,
publiée en 1737 , & je crois que l’on pourrait encore
aujourd’hui y étendre la réforme à d’autres dont on
n’a guère plus de certitude, fur-tout à ce qui y eft
repréfenté comme des ifles, que n’ont jamais
aperçu les vailTeaux qui ont eftimé en avoir pafle
proche : telles font i’ifle Atayda, l’ifle Verte & i’ifle
Jaquet. Il y a toute apparence, par rapport à cette
dernière, qu’une iïîe de glace rencontrée dans l’endroit
où elle eft placée, & où l’on en voit fouvent,
y a donné lieu : on fait d’ailleurs qu’à la mer , un
nuage fombre à l’horizon eft fouvent pris pour une
ifle ou pour une côte.
Le jour où l’on découvrit les ifles de Cotre &
Flore, on prit hauteur à fix lieues à l’oueft-fod-oueft
de la pointe fud de l’ifle de Flore, dont la latitude
marquée de 39 degrés 12 minutes fur la carte du
Dépôt, fut déduite de 39 degrés 27 minutes par
la latitude du vaifleau trouvée de 39 degrés 20
minutes.
Il furvint bien-tôt après un calme qui dura quinze
jours , pendant lefquels on ne fàifoit fouvent pas
plus de deux à trois lieues vers les autres ifles où
je devois obferver, & non feulement^ ces jours
s’écoulèrent
s’ écoulèrent inutilement," dans l’impbffibilitfé; de les-
approcher, mais encore nous en étions toujours plus-
éloignes par le courant dont ce Calmè^étôit accom-t
pâgnéy & -dontran trouvoitjournellement^pâr 'lé»
différences- en latitude , que î ’effet -étoit dd^jétér
vers le fud, quelquefois jufiju’à huit lieues par vingt-
quatre heures.
Nous avions déjà fenti plufieurs fois pendant notre
navigation depuis l’ifle Royale, & de maniéré a ne
pouvoir en douter, l’effot 4e,ce même courant, 8c
vérifié ce que j’en ai dit 1 année precedente, lorf-
que je l ’éprouvois for la Mutine : la plus grande
rapidité que nous: y trouvions au fod des, Açores *
en étpk une nouvelle confirmation, puifquc les eaux
doivent néceflàirement avoir acquis plus de Vîtefle
en paflànt par les -intervalles des îfles.;
On f a i t q u e dorfque les vaifleaux qui naviguent
d’Europe à la Nouvelle France ygaffent au fod des
Açores ils trouvent ordinairement dans ce parage
les mêmes obftacies dans leur navigation, foit de la
part du calme , foit de la part du courant, & M .d e
la Cluë qui l’avoit éprouvé en 1746 avec l’efcadre
de M. le Duc àlEnville, dans laquelle il comman-
doit un vaifleau, ne s’v expofà cette fois-ci que pour
me débarquer à ces ifles : nous fumes entraînes par
le courant jufqu’au 35e degré de latitude, & le vent
ne s’étant élevé au fud - oueft que le 17 Oétobre,
M. de la Çluë fut obligé par le terme prochain de