*70 Voyage fa r tes cotes
& celles d’Aftronomie ; car, dans l’efpérance de faire
aufïî quelque ôbfervaiien de longitude dans cet endroit
, nous nous étions établis à terre, au rivage
du nord de la grande anje, avec les inftrumens, fous
une tente qui fervoit d’obfervatoire.
En effet nous y obfervâmes, M. de Divers & moi,
les édipfes du premier & du fécond fàtellite de Jupiter
, qui arrivèrent la nuit du premier au deuxième
Oétobre : celle du fécond étoit vifibie en Europe ,
& ayant été obfervée à Thury par M. Maraldi, Si à
Paris par M. de la Lande , la comparaifon de nos
obfervations avec les leurs a donné la diftance des
méridiens de 4 heures 14 minutes deux tiers, ou
63 degrés deux tiers de longitude occidentale.
La pendule hit bien réglée par des hauteurs cor»
refpondantes du Soleil Si d’une étoile, j ’obférvai la
latitude de cet endroit de 45 degrés 36 minutes
58 fécondés, par plufieurs hauteurs méridiennes dü
Soleil Si d’étoiles , & la déclinaifon de l’aiguille
aimantée à l’inflant de midi, de 14 degrés nord-oueft :
je fus à la pointé de la Plâtrière, oh j’obfervai également
la latitude, que je trouvai, par la hauteur méridienne
du Soleil, de 4^degrés 39 minutes 9 fécondés,
Si le quart-de-cercle fut vérifié avec foin.
Les fréquens orages que nous éprouvâmes pei>-
dant le temps que nous fûmes campés, me firent
fouvent craindre avec raiïon, que la tente établie fur
un rivage de fable, dans lequel les piquets étoient
de FAmérique fepteninFkiale\ y t
mal affurés, ne fût renverfée pardacforce du vent ,
Si que le dommage qil’en recevroient les inftrumens
ne fk évanouir toute idéd de fucqès, : je fus même
contraint, pour les en garantir j de les démonter &
de fàcrifier par là la connoiffin.ce de fbeurc de la
pendule ; mais les obfervations auxquelles je parvins*
enfin , & que j’ai rapportées^ ont. déjà fait connoître
que ce s malheurs fe réduifirent à des apparences.
C ’eft ici le vrai moment de rendre compte d’un
phénomène fingulier dans ce pays Si dans cette faifon,
qui prouve combien. ces temps orageux altéroient la
température de l’air.
Il faifbit exceffivement chaud le 29 Septembre^
Si le thermomètre de M. de Reaumur étoit monté à
3 heures après midi à 22 degrés & demi ; il baiftà.
peu le 30 au matin , mais vers les trois heures du
hoir il s’éleva un orage pendant lequel le vent r qii&
jufqu’aiors avoit été au fud, paffa au nord-oueft, ou if
foufiîa avec une violence terrible r S i le thermomètre
defeendit tout à coup à 9 degrés & demi.
La proximité de la Lune au Soleil dans- ces jotirs-
là, otoit toute occafion de faire d’autres obfervations^
de longitude, mais On n’en avoit plus befoin: après
celles que l’on a rapportées,. & le temps de eettephafe
fut précieux pour examiner un objet bien- intéreflàm^
C ’étoit précifément la nouvelle Lune de l’équinoxe^
a laquelle arrivent les grandes malin es, c’eft-à dire,
les marees où. la différence entre la. hauteur de &