s’il n’y avoit point de marées. Je n’ignore pascepeir-
dant, que la hauteur de ce niveau moyen ne puiffe
varier dans les différentes phafès de la Lune ; mais
la différence qui n’eft jamais fort grande, doit être
encore plus petite dans un pays comme celui-ci où la
Mer monte peu, & où par conféquent le vent , quoique
le même, doit produire relativement un plus
grand effet.
B e là, toutes- les fois que le niveau de la me?
avoit fbrpaflë cette hauteur moyenne, ou qu’il avoit
été inférieur,- je diftinguois le principe de cette
augmentation ou diminution d’eau d’avec celui de
la marée;' car l’aétion dont elle dépend, quelle qu’elle
foit, ne pouvant produire qu’un effet égal daiite le
flux Sl dans le reflux, on ne pouvoit imputer la
différence qu’au vent du large, ou à celui de terrei
En effet, j’ai le plus fouvent remarqué que c’étoit
à la.continuation du vent, ou. à un coup de vent de
l’un de ces deux c ô t é s q u ’on dev’oit l’attribuer,
puifque d’ailleurs le rétabliffement du. niveau moyen
fuivoit affez les. calmes & les vents variables.
C ’ étoit encore pendant ces mêmes vents du large-
ou de terre, que l’heure de la marée ànticipoit ou
retardoit communément fiir celle où on l’auroit
attendue, en l’établiflânt fiiivant la loi de fon retarde»
ment ordinaires
Enfin , quoique les marées ne foient pas à heau>
coup près fi conûdérables. à Louijbourg que dans les.
etc lA fn èn q u e fep ten trio n a k . i o y
ports de France , & qu’ainfi les: caufes en'foient
d’autant plus difficiles à diftinguer que I^s effets font
moins fenfibles, on y reconnoît cependant, comme 1
par-tout ailleurs, un rapport affez exaét entre les
jnouvemens de la mer & ceux de la Lune , les;
variations y répondent prefque toujours aux différentes
fituations de cette planète fÉ du Soleil à l’égard
de la Terre. Les vents même , qui dérangent fouvent
l ’ordre auquel on s'attendait, m’ont-paru en quelque
forte affujétisà des. règles, La Lune à fjéquateiir &
dans fa moindre diftanee de la'terre, oçfcafionnoit
ordinairement des vents plus forts que dans lés limites
de* fa déciinaifon & & plus grande diftanee : il m’a
paru auffi plufieurs fois que. les; effets de la Lune
devenorent plus fenfibles. aux approches du paflage
de cette planète* par le méridien-
Ces remarques font préfumer un rapport entre les
vents & les différentes fituations de la Lune ; mais,-
pour établir des conje&ures: fur des expériences de
cette efpèce-, if fàudroit quelles fuflènt plus continuées
que celles-ci , & faites à la fois dans divers pays
de l’un,& de l’autre hémifphère , il y a beu de penfeï
qu’alors la eomparaifon en pourroit être utile aq
progrès de la théorie des-vents, peut-être mémo que*
les exceptions qu’ils paroiffent former aux loix généralement
reçues* par rapport aux marées, pourroient
êtres prévues* .
J’achevai pendant le mois de Mars dé -lever lai
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