du vaiffeau, montroit qu’ils portoient dans le ffid, &
un peu vers l’eft.
Les deux exemples que je viens de citer font trop
forts pour douter que le courant ne foit réel, d’autant
plus que nous en avons eu enffiite plufieurs autres
preuves moins confidérables à la vérité; mais il eft
fur que nous a^ons toujours été portés vers le fud, &
jamais dans le fèns oppofe.
Je l’avois déjà reconnu de même dans mes précédentes
campagnes de cette navigation, ainfi que plufieurs
autres Officiers ; mais cela n’étoit pas généralement
adopté, & plufieurs perfbnnes prévenues que
les courans font l’exeufe ordinaire des erreurs des
Pilotes, étoient pîuftôt perfoadées qu’il n’y en avoit
point, & que les erreurs qu’on trouvoitdévoient être
rejetées en partie ffir le défaut des cartes, & en partie
exeufées par les grandes contrariétés des vents qui
rendoient la route plus compofëe.
Leur doute m’avoit empêché de m’arrêter à mon
fentiment, en attendant que les nouvelles remarques
que je m’étois propofé de faire ffir ce courant, puf-
fent du moins me rendre certain qu’il y en avoit, me
faire juger de là caufè s’il étoit poffible, & me conduire
par-là à connoître là force fi elle étoit confiante,
& là direction, enfin la manière dont il affeéloit la
route.
C ’efl-là le Lut que doivent avoir tous ceux qui
oblèrvent les courans, mais j’étois bien éloigné de
penfèr à retirer de pareils avantages de mes remarques;
j ’en voyois même toute l’impoffibilité dans le
peu de fficcès du travail qu’ont fait jufqu\prélènt
là-deflus tant d'habiles marins , faute de moyens jffif-
fifàns à y employer, & à caufe des grandes variations
des courans.
Cependant je ne de vois pas négliger de m y appliquer
, <Sc on peut dire qu’il eff toujours néceflàire de
Je faire, car les obfervations de la latitude dont on
eft certain aujourd’hui, à z ou 3 minutes près , avec
les inftrumens nouveaux, peuvent être employées
fort utilement à reconnoître les courans.* ce qu’on
ne pouvoit pas attendre de ceux dont on ffi |er-
yoit ci-devant, qui la donnoient à peine, à y ou 6
minutes près. Outre cela la méceffité fera imaginer
des moyens peut-être excellens àjQeyx qui n’^n auront
d ’abord»employé que de très-défeélueux ; enfin plus n
paroît difficile qu’on puiffe jamais réuffir à, les obferr
ver avec l ’exaâitude néceflàire, plus il eft utile de
travailler à en approcher par des remarques ffiiyies, i&:
multipliées , qui feront du moins connoître une partie
des propriétés des courans de chaque parage,
des dangers auxquels iis peuvent ; expofer., &. des
précautions qu’on devra prendre.
C ’eft , par exemple, de cette manière que |es Pilotes
eftiment aujourd’hui à peu près la viteffe du
courant du canal de fûrs fy ’il
porte plus ou moins violemment, mais toujours vers
\ Cf