affez conftarnment, comme l’on vient de le dire, par
rapport à ceux qui ont à naviguer vers le fud-fud-eft
pu le nord-nord-eft.
"Le premier port devant lequel nous paflames vers
ïes huit heures & demie, eft Martingau, éloigné
d’environ deux lieues & un tiers de la grande paflè-de
celui de Canfeau. Quoique je n’y fois pas,entré, je
crois toujours utile de rapporter ce qüéplufieurs habitons
m’en ont appris, ainfi que de quelques autres
ports de Y Acadie, afin d’en donner une première
idée à ceux qui voudraient y entrer pour les mieux
-eonnoître.
On dit que le port de Martingau eft -bon pour
toute forte de vâiffeaux : if eft formé dans un enfoncement
de la côte, couvert par deux ifles fort reeon-
noiffables, fituées eft & oueft ; celle qui eft du côté
de l’Eft eft la plus grande, elle eft Jiaute, couverte
de bois, & fon,extrémité vers le fud-oueft baffe •&
blanche ; l’autre ifîe moins haute & plus enfoncée
dans le port, eft verte dans la partie fupérieure, ôc
blanche au bas dans toute fon étendue : l’entrée de
ce port, qui eft entre ces deux illes, paroît affez large
& facile ; le mouillage eft derrière la plus petite’.
'Nous trouvâmes à près de fix lieues de Martingau
lé port de Mocodôme, devant lequel, à une lieue au
large, font les ifles de ce nom & la batture de roches
qui brifo à demi-lieue en dehors de ces ifles, du
jeôté du fud-oueft. On prétend qu’à plus d’une Jieue
i l
de T Amérique feptentrionale. 12 1
àU large de çette batture ,;,i:fe trouve un haut fond
dangereux dans les gros temps;
Nous vîmes enfuite le cap Sainte-Marie , où commence
la baie de toutes les ifles ; elle s etend jufqu au
cap Théodore, qui en eft à environ dix-huit lieues..
La multitude de ces ifles les rend très- difficiles à
reconnoître, on en diftingue cependant quelques-
unes, & les pratiques y connoiffent plufieurs bons
ports, entr’autres celui du,Cajlor, où mouilla en
1-746 la frégate du Roi la Renommée; tout le refte
de la côte de Y Acadie eft 'bordé d’ailleurs d’une
infinité de petites ifles, dont il n’eft guère poflible
de faire'une cxaéle énumération.
Le ciel forein pendant l’après-midi me promettent
une nuit pareille, pour l’obfèrvation de 1 eclipfe de
Lune qui devoit arriver. Je m’y préparai par la
recherche de l’heure, avec-ma montre à fécondés,
au moyen de quelques hauteurs du Soleil.
Je ne pouvais pas les. prendre avec le quartier de
réflexion, à caufè que l’horizon de la mer au deffous
du Soleil étoit caché par la côte ; mais celui du côte
pppofé étoit bien net, ainfi j’y fuppleai par un quartier
Anglois ordinaire, avec lequel furent prifes trois
hauteurs vers les quatre heures & un quart, temps
avantageux, car le Soleil baiffoit alors fort vite.
J ’écrivis l’heure de la montre à l’inftant de chaque
hauteur, & leur calcul dont les réfUltats les plus
éloignés jne différoiei\t que de zp fécondés, fait