tant qu’il fait du vent de fud qui le contre-balance ,
& au contraire on en font toute la force, lorfqu apres
que ce vent a foufflé avec violence, il paffe du coté
du nord, ou bien qu’il eft fuivi du calme , parce que
les eaux qui avoient été retenues dans le golfe de
Saint-Laurent ôc dans les bayes du nord, d’ailleurs
augmentées de celles que le gros vent de fud y avoit
portées, fe dégorgent alors avec abondance.
C ’eft une remarque que j’ai faite plyfieurs fois, &
qui me paroîtaflez naturelle ; cependant je ne la donne
point comme une règle flire du couraht qu’on doit
éprouver, puifqu’oütreles deux caufes fur lefquelles j’ai
dit qu’il femble qu’on peut le croire principalement
fondé , il eft certain qu’il y en a beaucoup d’autres
qui influent dedans fonprincipe dedans fes variations.
Je fuis très-perfuadé que i ’aétion delà Lune, indépendamment
de celle qui fait les marées, 8c for*
tout celle de la Lune & du Soleil réunis, en agitant
l’air, y doivent avoir beaucoup de part.
Il y a encore grande apparence que la chaleur du
Soleil qui fe Lit fentir d’orient en occident, 8c principalement
dans la zone torride, contribue au vent
alizé qui y règne, en dilatant fueceffivement l’air de
cette zone, & qu’elle lui donne ime direction fui»
vaut laquelle l’eau doit être néceffairement entraînée.
Les côtes 8c les terres du fond de la mer font des
digues qui ne peuvent pas manquer d’entrer .ici en
eonfldération, en arrêtant les eaux qui les rencontrent,
& qui pour ^ remettre de niveau avec Je refte de la
mer, cherchent à s’échapper, ou par les côtes, en
formant les courans qu’on voit for la plufpart des
côtes dont ils foiverjt le gifoment, ou en deflbus par
un courant oppofé à celui de la furfàce de là mér,
comme on l’a reconnu en plufieprs qccafîons y8c font
ainfi une circulation néceflàire.
Telle eft peut -être la caufe du courant de i’oueft
à l’eft qu’on trouve près de la côte de Gainée, oh le
vent d’eft n’ayant point encore pu communiquer fon
mouvement vers l’oueft aux eaux de fe mer^foçljes
qui reviennent par deffous depuis les côtes de l’Amép
rique, commencentalorsà femamfefiçr, ne trou?
vant plus d’obftacle à la furfàce.
Outre cela la configuration des c ô t e s & for-tout
leur rétrécilfement, eft une caufe de la drreélion des
çourans 8c de leur vîtelfe, comme on jfovoit dans les
détroits, & l’on peut attribuer à la même raifon, de la
part des terres du fond de la mer, l’augmentation de
vîtelfe d’un courant qui fe fait fentir au ferge.
Je tirerois volontiers de là encore une.conjeélurç
pour l’opinion où je fuis , que le courant qu’on
trouve portant vers le fud dans cette navigation depuis
les A fores jufques aux côtes de Terre - neuve 8c
de l’ifle Royale, porte aufli un peu vers i’eft , tant à
caufe de la fituation des ouvertures du golfe de Saint-■
Laurent & des bayes du nord qui fe préfentent dç
ce côté, que parce que le courant qui vient du canaj