& à «prouver le bâtiment : je reconnus qit?il dérivent
Beaucoup, mais là beauté dé la fàifon rendoit ce*
défaut moins dangereux, quoiqu’il me fftt le plu$
nuifible dans l’obligation où j’étôis de* prolongeriez
côtes de fort prés pour en connoître les détails.
Le 8' de Juin à la pointe du jour, le vent vint à
l'efï nord-efl petit frais, lè temps'clair; nous étions
à cinq ou fix lieues au fud des ifles* de Canfeau ;■
je portai vers elles;, & m’en approchai beaucoup avant
de commencer la route le long delacôte dç Y Acadie;
afin dë partir d’un relèvement Bien fur que je fis-à
■ 7 Heures. L ’ifle aux Pommes', l’une de celles qui forment
le port de Canfeau, refloit au nord-quart-de
florcF-eft dé la bouflble, & la pointe de la petite ifle
qui avec l’ifîe aux Pommes forme la grande gaffe, air
nord ^ degrés efF, à la diftânce cFune lieue.
Jë-fis dès-lors gouverner à l’oueft quart de fud-
cuefl de la' bouflble, air dë vent fuivant* lequel la
terre que je voulôis côtoyer me paroiflbit courir ;•
enfiiite, à mefure que nous avancions dans cette routes
je relevai l’entréë des ports » les caps & les-ifles les-
plus remarquables, j’eftimai la difiance à laquelle nouy
en étions, lorfqu’ils reftoient dans la ligne perpendiculaire
à la route, temps où j’en faifois les relève-
mens; 6c comme je connoifTois le point du^bâtimenc
à chacun d’eux par l’eftime du chemin, ces opéra-*
fions me mettoient à portée de déduire là direélion ;
& la- diftance refpediYes de ces lieux principaux, dq
même qué la route totale devoit me donner lé
gifement des extrémités de la.côte entière-de YAca^
die, Sc Yon étendue. ^ ? '
Mais, pour être, fondé à faire à «es; objets 1 apptfr
cation de mes routes , je crois, devoir gendre
compte de mes foins, pour en affurer l’çxaaitude,
elle dépendoic,
r.° De l’eftime du chemin. Les précautions que
j’ai déjà indiquées à l’égard de la mefure & de iufàge
du loch , doivent affez répondre de l’attention fin-
gülière dont je les ai accompagnées ici v pour bien
évaluer tout ce qui pouvoit altérer fort rapport ; &
Comme la mefure- imparfaite du - temps écoulé occa-
fionneroit des défauts toujours fenfibïès dans des
routes courtes, fur-tout fi Ion fàifoit beaucoup de
chemin, je me fervois* de ma montre, afin de- no
pas négliger les* minutes* , ;
2.° De l’air de vent. 11 demandoit de mà part
beaucoup d’exaditude dans l’eftime de la dérivé,
iorfque nous courions au plus près du vent > & de Fa
part, du timonier, quand le vent étoit arrière ou largue* -
«fin que les élans ou écarts de la route qu il luf
étoit prefcrit de fuivre, fùfTent du moins égaux.; de
part & d’autre, s’ils ne pouvoient être abfolument
évités ; c’eft à- quoi je, veillois continuellement; 6s
pour prévenir autant qu’il fe- pouvoit* ce défaut , je
combinois chaque route, de manière que le,timonier
ffûti toujours , à tenir le cap à l une des -$2. pointes*