lie lendemain 26 à la pointe du jour, nous mimés
à la voile avec un peu de fraîcheur qui parut
s’élever du nord-oueft, & qui fiat fi foible, que dans
toute la matinée à peine elle nous avoit conduits
jufqu a demi - lieue de la petite entrée de Canfeau
du côté du nord, lorfque le vent fraîchit & devint
contraire: nous fumes obligés de relâcher dans le
détroit de F ro n fa cen attendant le bon vent pour
aller à Canfeau.
L e détroit de Fronfac A qui fépàre l’ifLe Royale de
la terre ferme , eft une des entrées du golfe de
Saint - Laurent, c’eft celle où l’on pafle toujours
pour la communication journalière de Louijbourg avec
i ’ilîe Saint -Jean, la baie verte, Chedàik, la baie des
chaleurs, Gajpé, & le refie du Canada, tant parce
que la route eft plus courte de ce cô té , que par
l’avantage d’y trouver des relâches & des mouillages
lurs, foit qu’on foit furpris de mauvais temps ou
contrarié par le vent.
Ce paflàge n’eft guère connu que par les caboteurs
de THIe Royale, qui font cette communication avec
de petits bâtimens, mais il pourra devenir plus inté-
reflànt à mefure que le pays fe peuplera.
Il eft bon, & très-aifé pour toute forte de vaifléaux,
& il n’y a perfonne qui, l’ayant vô une fois, ne fe
chargeât de les y piloter ; je fuis perfuadé même
qu’on pourroit le faire fans rifque, quoiqu’on n’y eut
jamais été, fl l’on en connoifîoit la vraie figure par