au méridien ; je pris le même jour des hauteurs
correspondantes du Soleil, j'en eus encore le 20 ;
par ce moyen l’heure des obfervations des diftan-
ces fut exactement connue , & celles du Soleil
étant calculées d’après les tables corrigées for une
autre observation du lieu de ia Lune, laite à Paris
le même jour par M. le Monnier, ont * donné la
longitude du pafTage de Bacareau, de 68 degrés
Un quart.
Les obfervations des diftances de fa Lune au
Soleil ou aux étoiles, font en été d'un fecours d’au*
tant plus grand pour déduire les longitudes géographiques,
que cette làifon permet moins l’ulàge des
autres ; car la brièveté des nuits empêche de profiter
fouvent des occultations & des écliplès des fatellites
de Jupiter, & fi l’on obferve quelqu’une de ces
dernières, il n’y a guère lieu d’en elpérer fa correspondante
» pour peu que le méridien du lieu foit
éloigné d’£urope. C’eft d’ailleurs dans cette làifon
que les oblervations des diftances de la Lune au
Soleil font les plus fôres, parce que la déclinaifon
de fa Lune fe trouvant feptentrionale comme celle
du Soleil aux jours propres à ces obfervations, on
a plus de temps pour les faire, & moins d’erreur à
craindre de la parallaxe & de la réfraction de la Lune,
cette planète étant plus élevée fur l’horizon.
L ’utilité de ces obfervations s’eft for-tout vérifiée
dans l’occafion préfonte, où elles étoient les foules
praticables la conformité: de fçuri réfoltats dont
les plus élpigpéfr font difforé que d’un fiers d§
degré dans la longitude cherchée * prouy^; fa préei?
fion à laquelle on peut atteindre cjaps l’ppération.
Cependant, en fàifànt même abftraétion de l’erreur
des tables du Soleil à craindre de plus dans le calqul,
lorfqu’on n’a. pas les moyens de s’en affurer, il s’en
feut bien qu’on regarde ici ces fortes d’obforvfotfos
comme aulfi décifives pour connoître la longitude
des lieux, que celles des occultations | lorfque le
point du limbe de la Lune eft connu. La raifon en
cft. évidente, les occultations s’obforvant avec unç
fimple lunette, n’exigent point la connpiflânce de^
divifions d’un infiniment ; d’ailleurs i’exaélitude des
inftans d’immerfion ou d’émerfion qui en fait le
caraétère, ne fo trouve pas toutrà<-fàit ici, par l’incertitude
où l’on eft d’avoir pointé au même, inljant
dans deux lunettes vers les deux^aftres.
On tâche d’y foppléer en répétant plufieurs fois
l’opération , mais la difficulté d’y réuffir une foule
fait connoître combien cette reffource eft pénible:
en effet, le fuqcès, dépend d’une certaine difpofition
de rinftrument , qui n’eft pas toujours facile folàifir.
■II faut avouer cependant qu’à l’égard des diftances
des objets terreftres, les difficultés font levées par
la méthode que donne M. Bouguer * , pour placer
Jurement i’infiniment dans leur plan ; mais il faut une
4 - * Voyez la figure de la Terre, ( Paris., *749 ) jMjf*74
R ij