d’un tube intérieur ; que l’on se figure ensuite que, sauf
les gemuaes qui sont quelquefois ramassés et contenus dans
une poche ou dans une vessie séparable, entre ce tube
destiné k la digestion des alimens et la peau même de l’animal,
il n’y a, dans toute la longueur de ce corps, aucun
organe spécial distinct, soit pour le sentiment, soit
pour la respiration, soit pour la fécondation, mais seulement
un tissu cellulaire dans lequel se meuvent avec
lenteur les fluides nourriciers; et alors on aura l’idée d’un
polype.
Cette idée que nous nous sommes formée du polype, a
pris sa source dans la connaissance que nous avons des
hydres; o r , ceux-ci sont des polypes dont l’organisation,
bien des fois examinée, ne laisse aucun doute sur son
caractère. Depuis, un grand nombre des animaux qui habitent
ce corps particulier auquel on a donné le nom de
polypier, ayant paru analogues aux hydres , on les a généralement
considérés comme des polypes.
Que, par méprise et par des apparences externes, l’on
ait rangé, parmi les polypes, des animaux dont 1 organisation
intérieure s’éloignerait par une composition plus
grande de celle que je viens d’indiquer ; on sent assez que
cela est possible, et qu’alors il suffira de reconnaître et
de bien constater cette organisation, polir réporter ces
animaux au rang qu’ils doivent occupée dans l’échelle.
L a , sans doute, des rapports avec les avoisinans confirmeront
le rang qui leur appartient.
Cela a déjà eu lieu k l’égard de bien des animaux que
l’on rapportait les uns aux infusoires, les autres aux polypes
, les autres aux radiaires, les autres encore aux
•vers , et il est probable qu’a ces égards tous les redres-
semens nécessaires ne sont pas terminés. A l’aide de ces
moyens, tout rentrera dans l’ordre, et notre distribution
des animaux se perfectionnera de plus en plus.
A la vérité, quoique les efforts pour opérer de nouvelles
rectifications dans la méthode naturelle soient fort
avantageux k la science, ils sont k craindre lorsqu’ils, sont
exécutés sur des animaux très-petits, gélatineux, transpa-
rens, et dans lesquels il est très - difficile de distinguer
clairement ce qui s’v trouve. La raison de ce danger provient
de ce que bien des naturalistes, s’étant persuadés qu’il
n’y a aucun ordre graduel de composition parmi les différentes
organisations des animaux , croient pouvoir retrouver
à-peu-près partout la même composition organique,
Or , les petits animaux dont je viens de parler peuvent
leur offrir, dans des linéoles, des points plus obscurs
, en un mot, dans des parties à peine distinctes, un
champ favorable k des déterminations hasardées , à des
attributions de fonctions qui ne s’élayent que sur des suppositions
d’analogie. Il est donc prudent de ne point admettre
précipitamment,Niomme positives, les déterminations
qu’ils peuvent alors présenter.
Après avoir exposé ce qui paraît caractériser essentiellementles
polypes, je crois devoir ajouter encore les
considérations suivantes, parce qu’elles sont propres aies
faire entièrement connaître.
Effectivement, si, pour compléter l’idée que l’on doit
se former d’un polype , l’on se représente en outre, que
le petit corps vivant dont j’ai parlé est, en général, tellement
régénératf dans ses parties que, coupé en diver