
devient évident què, dans les polypiers corticiferes, la
nature a commencé un nouvel ordre de choses qui amène
peu-k-peu l’anéantissement complet du polypier.
Suivons en effet ce qui se passe, et nous obtiendrons bientôt
les preuves du fondement de ce que je viens d’exposer.
La nature devant abandonner le polypier, puisqu’elle
dut changer même l’organisation des polypes afin d’a-
me ner l’existence de celle des radiaires, et étant parvenue
, dans e polypiers des quatrième et cinquième
sections, à former les plus solides et les plus pierreuses
de ces enveloppes, ne pouvait alors les anéantir brusquement
sans contrevenir à ses propres lois. Il lui a donc
fallu commencer ici les cbangemens propres à s’en défaire.
Aussi, allons-nous voir ces polypiers à deux substances,
d’abord très-solides dans leur axe, perdre progressivement
de leur solidité, s’amollir de plus en plus ,
surabonder graduellement en matière animale, et finir
par se confondre avec la chair gélatineuse du corps
commun des polypes.
Si, effectivement, nous suivons cet ordre d’affaiblissement
du polypier , qui conduit à son anéantissement complet
, nous le verrons commencer et faire des progrès
dans ceux de cette sixième section, sans néanmoins offrir
nulle part aucun doute sur son existence , aucun embarras
pour le reconnaître; Mais dans les polypiers empâtés
de la septième et dernière section, les progrès vers
l’anéantissement du polypier deviennent tels que, dans
les derniers genres, cette enveloppe n’est plus qu’hypothétique
, ce qui est vraiment admirable.
On sait, par exemple, que les polypiers corticiferes
présentent généralement un axe central et longitudinal ;
o r , l’on voit d’abord cet axe tout-'a-fait pierreux et inflexible
dans le corail qui commence le nouvel ordre de
chosesj et l’encroûtement charnu qui le recouvre n’a
encore que peu d’épaisseur. Bientôt après, l’axe central
du polypier se montre , dans les Is is , en partie pierreux
et en partie corné ; ce qui le fait paraître articulé, et
commence à rendre le polypier flexible. Enfin , dans les
antipates et les gorgones ÿ ce même axe est devenu entièrement
corné, n’a plus rien de pierreux, et la flexibilité
du polypier s’accroît ensuite d’autant plus que l’axe, uniquement
corné, diminue lui-même de plus en plus d’épaisseur
à mesure que les races se diversifient.
L ’axe dont je viens de parler est plein inorganique,
et ne contient jamais les polypes. Il est partout recouvert
par une enveloppe charnue, gélatineuse % plus ou moins
remplie ou mélangée de particules terreuses, et qui , dans
son dessèchement, devient ferme, poreuse, friable, et
constitue une croûte corticiforme , qui est toujours distincte
de l’axe.
L ’espèce de chair qui enveloppe l’axe de ces polypiers
est la seule partie qui contienne les polypes. Aucun d’eux
n’a pénétré dans cet axe; et comme, en se desséchant,
cette chair forme autour de l’axe un encroûtement distinct,
elle conserve encore les cellules qu’habitaient les polypes.
Ainsi, voilà , pour les polypiers corticiferes „ deux
parties très-différentes, qui ont leur usage propre, qui
tiennent à une formation particulière , et dont nous n’avons
pas trouvé d’exemple dans les polypiers précédons.
L ’observation constate que l’axe central de ces poly-
«