
ensuite le long de sa surface jusqu’à ce qu’il se soit réuni
à celui d’un autre polype. Or , la partie du corps de
chaque polype , qui se trouve placée entre l’axe et la
croûte du polypier , et qui y fait ses mouvemens d’allongement
et de contraction presque continuels, a dû laisser
à la superficie de l’axe des traces de sa présence ; et c’est
effectivement ce que les stries longitudinales de cette superficie
attestent.
Quant à lasubstance de l’encroûtetnent, qui contient les
cellules et les polypes, on voit que c’est Un mélange de
matière gélatineuse et de matière comme terreuse , qui
forme une masse encroûtante , en quelque sorte charnue
dans l’état frais, et qui, dans l’état sec, devient plus ou
moins friable.
Au beu d’aüribuer au polype différentes sortes d’ex-
cretions séparées, qui exigeraient des organes particuliers,
il est probable que la matière excrétée par ce po-
lyp e , et qui sert à la formation de son polypier , est
alors un melange liquide de matière cornée, de matière
gélatineuse , et de particules terreuses. Aussitôt après son
évacuation, les parties de ce mélange tendent à se rapprocher
et à se concréter ; l’affinité , réunissant les matières
de même nature , anéantit le mélange ; e t , comme
plus dense, la matière cornée est rejetée au centre, tandis
que la matière gélatino-terreuse est fixée à la circonférence.
Ainsi , à l’égard des polypiers qui ont un axe solide
ou plein, et un encroûtement comme pulpeux et moins
dense qui 1 enveloppe, ces deux sortes de parties du polypier
ne sont devenues distinctes et séparées que parce
que l’affinité, a opéré leur séparation et a fixé le lieu
quelles devaient occuper à l’instant où les matières se rapprochaient
pour se concréter.
L axe solide qui occupe le centre de ces polypiers,
est évidemment constitué par une substance continue ,
sans organisation quelconque, sans cellulosités , et dont
les cassures sont lisses et comme vitreuses , ce que constate
surtout 1 examen du corail. On y voit "clairement que
le corps des polypes n’y a jamais pénétré ; et comme le
corps de chaque polype s’est étendu seulement sur la
surface extérieure de cet axe et y a laissé son empreinte,
cette surface est striée longitudinalement sous sa croûte.
Ce même axe est donc le résultat de matières déposées
aggrégées successivement après leur dépuration , et ne
s est point forme par mtus-susception , puisqu’aucune
trace de vaisseaux n’interrompt la continuité de sa substance.
De même, la croûte gélatino-terreuse, qui recouvre
l’axe dont il vient d’être question , est encore le résultat
de matières excrétées et déposées, mais d’une autre sorte
que celle de l’axe : elle ne tient rien de l’organisation
soit vasculaire, soit cellulaire; car ce n’est que dans son
état de dessèchement quelle est poreuse; et, sous aucune
considération , elle ne peut être comparée à une écorce
végétale.
C est uniquement dans cette croûte enveloppante que
se trouvent les polypes , et qu’ils communiquent entr’eux
par leur partie postérieure ; aussi conserve-t-elle dans
son dessèchement les cellules qui contenaient les individus.
Tome //. 6