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 On  donne  vulgairement  le  nom  d’étoiles  de  mer  aux  
 animaux  de  ce  genre  ,  parce  que  leur  circonférence  offre  
 des  angles  ou  des  lobeS  disposés  en  rayons  divergens ,  de  
 la même  manière  qu’on  représente  une  étoile. 
 Leur corps est orbiculaire, déprimé, un peu convexe en dessus  
 , aplati en  dessous, et couvert d’une peau coriace, plus  ou  
 moins  granuleuse  ou  tuberculeuse,  mobile  dans  tous  ses  
 points,Leur face aplatie ou inférieure présente autant de gouttières  
 longitudinales  qu’il  y   a  d’angles  ou  de  rayons  autour  
 du corps  de  l’animal.  Ces  gouttières  ,  régulièrement  
 disposées en  étoiles  ,  partent de  la  bouche  qui est placée  au  
 centre  de  leur  réunion,  et  vont  aboutir  à  l’extrémité  des  
 rayons,  après les avoir traversés dans  leur longueur. 
 Le  long de  chaque  gouttière,  on  remarque  sur  les  deux  
 bords,  plusieurs  rangées  d’épines  courtes,  grêles,  mobiles,  
 qui  souvent sont si nombreuses  ,  que Réaumur en  a compté  
 jusqu’à mille  cinq  cent vingt pour une  même  étoile. 
 Outre ces nombreuses  epines,  les astéries sont pourvues  ,  
 le  long  et près des bords  de chaque gouttière ,  d’une quantité  
 infinie  de  petits  trous pour le passage des  tubes rétractiles  
 que  l’animal  fait  sortir  lorsqu’il  est  dans  l’eau  ,  et  
 qui,  comme  autant de  petits pieds  ,  lui  servent  à  se  fixer,  
 ou à  ses  mouvemens  de déplacement.  Us  font  l’office  de  
 suçoirs  mobiles  ou  de  ventouses,  et  l’animal  les  fixe  au  
 besoin  sur  les  corps  marins  pour  s’y  attacher  ou pour  se  
 mouvoir. 
 Outre  ces  pieds  tubuleux  et  contractiles  qui  garnissent  
 inférieurement  les bords  de la  gouttière de  chaque  rayon ,  
 le dos des  astéries  est muni  d’une multitude  de tubes  contractiles  
 ,  plus  petits  encore  que  les pieds ,  tubes  qui  sortent, 
   comme par faisceaux, entre les tubercules ou  les grains  
 dont  la  surface  dorsale  est  hérissée.  Ces  petits tubes sont  
 l’organe  respiratoire  de  ces  animaux j  et,  en  effet,  c’est  
 par  leur voie  que  l’eau  est admise dans  la  cavité  du  corps ,  
 ou du moins  dans  un  organe  particulier et vésiculaire  qui  
 la reçoit,  et  c’est par  la même  voie quelle  en sort  lorsque  
 l’animal  contracte  sa peau  dorsale.  Voyez  Réaumur,  mémoire  
 de l’acad.des sc. année 1710. Ainsi les astéries inspirent  
 1 eau en  dilatant  leur peau dorsale,  et  l’expirent  en  la  contractant. 
 La bouche ,  située  constamment au  centre de  la  face  inférieure  
 de  Xastérie ,  communique  presqu’immédiatement  
 avec  l’estomac  qui  est  pareillement  au  centre et  fort  court.  
 Cette  bouche  est  armée  \de  cinq  fourches  osseuses,  qui  
 paraissent agir en se  resserrant toutes ensemble  sur  le  centre  
 de  l’ouverture.  , 
 Outre  ses  fonctions  directes  et  essentielles  ,  la  bouche  
 sert aussi  d’anus ,  le  canal  intestinal  n’étant qu’un  cul-de-  
 sac  extrêmement  court,  qu’un  estomac  assez  vaste ,  ausr-  
 menté  latéralement  par  cinq  paires  de  eoecum  allongés  et  
 pinnés  ,  qui accroissent les moyens  digestifs.  Ainsi,  il y  a  
 dix  cæcumallongés  et  pinnés,  deux  dans  chaque  rayon,  
 qui partent des cotes  de  l’estomac ,  et  qui  s’étendent  dans  
 les  trois  quarts de la  longueur du rayon. 
 Pour  donner  plus  de  fermeté  à  chaque  rayon  et maintenir  
 les  organes  intérieurs  ,  la nature ,  par  une  sécrétion  
 de matière pierreuse,  a produit  dans  la  longueur  de chaque  
 rayon  ,  un  assemblage  longitudinal  de  petites  pièces pierreuses  
 jointes les unes  aux  autres  ,  et qui  forinent par leur  
 disposition  , une colonne  creusée  d’un  côté  en  coulisse. On  
 a donné ,  par une  fausse analogie ,  le  nom de colonne vertébrale  
 à cet assemblage  d’osselets pierreux.  Ce  11’est cependant  
 point un  organe  de mouvement, c’est-à-dire,  destiné a  \