
conséquence, il fallait qu il n’y eût pour eux tous qu’une
seule volonté. ( Cuv. anat. comp. vol. 4• p. 14.7 • )
Avant de tirer une pareille conséquence, à laquelle la
nature de 1 organisation de ces animaux ôte toute vraisemblance
et meme toute possibilité, il fallait constater le
besoin, pour ces polypes , d’effectuer une marche commune
, il fallait montrer ensuite qu il leur était nécessaire
de se diriger de tel ou tel côté, qu’ils en avaient la faculté
et qu’ils se dirigeaient effectivement ainsi.
A cet egard, je pense que de pareils besoins , attribués
à ces polypes , sont des suppositions sans nécessité et
tout-à-fait sans fondement : en voici la raison.
Lorsqu une pennatule flotte dans les eaux , les polypes
qui la composent se trouvent sans contredit partout exposes
a rencontrer , à saisir facilement , et à avaler les corpuscules
qui peuvent la nourrir ; et jamais ils ne sont dans
la nécessité dese diriger vers ces corpuscules pour les atteindre.
Les polypiers fixés n’ont pour leurs polypes , ni avantage
ni désavantage à ce sujet sur ces corps flottans ; les uns
et les autres trouvent toujours à leur portée, les particules
qui peuvent les nourrir. Ils sont à cet égard dans le cas
de 1 huître qui, quoique fixée sur la roche, ne manque
jamais de nourriture tant quelle peut recevoir l’eau de
la mer.
Quant à ce qui concerne la prétendue marche com-
mune-de ces polypes , il est possible que les polypes flottans
aient dans les eaux des mouvemens isochrones analogues
à ceux qUe 1 on observe dans les radiaires mollasses.
Dèà lors, ils auront paru se mouvoir pour exécuter
oh déplacement, ce qu’on a cru aussi à l’égard des
médusesj et ce qui n’est cependant qu’une illusion, leur
mouvement isochrone étant toujours le même, constant et
dépendant comme je l’ai observé.
Si les polypes flottans avaient besoin de se diriger vers
les objets qui peuvent les nourrir , il leur faudrait , soit
l’organe de la vue , soit celui de l’odôrat, pour apercevoir
les corps dont il s'agit, afin de Se diriger vers eux ;
et s’ils possédaient ces organes j les uriS voudraient se diriger
vers tel ob je t, tandis que d’autres voudraient s’avancer
vers des objets différons. Mais rien de tout cela
n’a lieu : Les polypes ne se nourrissent que de ce que
l’ eau leur apporte, et parmi eux, ceux qui saisissent une
p ro ie , un corpuscule quelconque , n’y réussissent que
lorsqu’ils rencontrent ce corpuscule ou cette proie avec
leurs tentacules. Peut-être même que leurs tentacules ne
servent le plus souvent qu’à favoriser l’entrée des corpuscules
que l’eau apporte jusqu’à la bouche de ces polypes.
Ce que l’on sait déjà sur l’organisation des polypes
flottans , nous montre que ces animaux, munis d’un
organe digestif moins simple que celui des autres polypes
, se rapprochent plus que les autres des radiaires j
mais ce sont encore des polypes : tous ont des tentacules
ert rayons autour de la bouche j tous forment des animaux
composés ; et on ne leur connaît ni pores ni tubes
particuliers aspirant l’eau.
Beaucoup d’entr’eux sont phosphorescens et lumineux
dans l’eau comme les radiaires mollasses.
_ On ne connaît encore qu’un petit nombre de genres
qui appartiennent à l’ordre des polypes, flottans j mais