
pier , et ne sont nullerrîent propres à pomper aucun suc
pour la nourriture de l’animal.
Le polype, en effet, reçoit ses alimens uniquement
par la bouche, et ne les prend jamais par son polypier :
il n avait donc pas besoin de racines , et n’en a réellement
pas.
Ce qu’il y a de bien remarquable dans les polypes
à polypier, c’est que tous, ou au moins la plupart,
constituent des animaux composés , qui vivent et se nourrissent
en commun, adhérant les uns aux autres, et communiquant
tous ensemble.
Le premier exemple de ce singulier état de choses
parmi les animaux, s’est montré dans les vorticelles rameuses
qui appartiennent au premier ordre des polypes.
Nous avons ensuite retrouvé le même état de choses
parmi les polypes du second ordre , dans les hydres et
les corines. Enfin , nous le rencontrons encore, et plus
fortement employé, dans tous ou presque tous les polypes
à polypier , ainsi que dans tous les polypes flot-
tans.
A 1 egard de l’hypothèse par laquelle on prétend qu’un
embryon contient, en raccourci, toutes les parties que
doit avoir l’individu, et même tous les individus qui
peuvent en provenir , il est évident que cette hypothèse
, si elle était fondée, ne serait applicable qu’aux
êtres vivans simples, et non à ceux qui sont composés
d individus reunis , qui se multiplient par des régénérations
successives.
Ain si, il n est pas vrai que le gemma d’une astrée
d’une méandrine , contienne en raccourci tous les individus
qui doivent se générer successivement à la suite du
premier individu , que ce gemma tout-à-fait développé
a produit. Il ne l’est pas non plus que l’embryon d’un
gland de chêne puisse contenir en raccourci toutes les parties
d’un grand chêne ; parce que ces parties ne se sont
formées qu’à la suite des générations successives des individus
annuels qui ont vécu sur le corps commun, constitué
parle tronc et les branches de cet arbre. Voy. 1 ’ƒ«-
troduction, p. 6g et suie.
D e la forme particulière de chaque polypier.
La flexibilité ou la solidité d’un polypier quelconque,
est sans doute le résultat de la nature de sa substance,
soit membraneuse, soit cornée, soit pierreuse ; mais ,
quant à sa forme générale, il èst évident qu’elle tient,
dans le plus grand nombre, au mode particulier, dont
les gemmes de chaque race sont produits ou sont déposés.
En effet , tous les polypes à polypier produisent des
gemmes ou bourgeons qui , tantôt naissent et se développent
sans se séparer de leur mère, et tantôt sont déposés
sur les bords des cellules ou sont rejetés au-dehors
et tombent sur les corps voisins. On sait qu’en se développant
, ces gemmes deviennent des polypes semblables
à ceux dont ils proviennent. O r , on peut faire voir que,
selon le mode dont les gemmes sont disposés en naissant,
et selon celui dont ils sont déposés, la forme ou la
figure générale du polypier en résulte nécessairement.
Les gemmes réproductifs et oviformes des polypes qui
ont un polypier tubuleux, au lieu d’être à nu , comme