
pent après s être répandues dans toutes leurs parties.
On pourrait regarder comme imaginaire de ma part
la possibilité de ces alternatives d’immersion et d’émer-«
sion de fluides subtils , dans la masse d’un corps très-?
souple j a laquelle ils communiquent des mouvemens réglés
, si le thermoscope imaginé par Franklin , n’offrait
un exemple frappant de mouvemens semblables, produits
par les alternatives de pénétration et de dissipation
du calorique dans la liqueur de cet instrument.
Tous les ans , dans mes leçons sur les radiaires mollasses
, j en fais I expérience sous les yeux de mes élèves.
Ils sont témoins des alternatives réglées que le calorique ,
qui s échappé de ma main , produit dans la liqueur du
thermoscope , en s y répandant et s’en exhalant alternativement
; de manière que la liqueur de l’instrument, par
ses dilatations et ses condensations promptes,successives et
regulieres, offre des mouvemens tout-à-fait analogues à
ceux des radiaires dont il s’asriî.
Ce n est donc pas une idée hasardée sans preuve de
possibilité , et même sans l’indice d’une probabilité très-
grande , que celle de considérer les mouvemens isochrones
des grandes radiaires mollasses , comme les produits
des alternatives de pénétration et de dissipation des
fluides subtils environnans, fluides qui se répandent dans
ces corps et s en exhalent par des paroxismes réglés.
.Tes conditions nécessaires pour que le phénomène
dont il s agit puisse s exécuter , sont au nombre de
deux ;
i.° Il faut que le corps animal soit entièrement gélatineux,
afin cjuela grande souplesse de ses parties se prête
aux effets des fluides subtils et expansifs qui viennent les
traverser. Aussi , dans les radiait es eclimodei mes,
n’observe-t-on plus de pareils mouvemens ;
a.° Il faut que lé vôlüme du corps animal soit un peu
grand , afin que les masses de fluides subtils puissent,
dans leur invasion,; y produire des effets sensibles. Aussi,
dans les radiaires mollasses d’un petit volume , ces mouvemens
isochrones ne s’aperçoivent presque point, tandis
que dans les grandes , comme les méduses, ils sont extrêmement
remarquables*
Toujours gélatineuses §j très-molleS et plus ou moins
complettement transparentes | les radiaires mollasses
sont tontes libres , cqmme errantes et vaganles dans les
mers. En elles , l’organe de la digestion ou de la nutrition
paraît extrêmement compliqué ou divisé j tantôt
par des appendices latéraux A ramifiés et rayonnans , et
tantôt par un estomac divisé, et par plusieurs bouches.
Lès appendices latéraux et rayonnans de leur organe
digestif se terminent, vers la circonférence et près de la
peau de l’animal , en un réseau vasculeux très-fin qui paraît
s’anastomoser et se confondre avec les canaux aquifères
qui servent a la respiration.
A l’aide de ces canaux ou trachées aquifères, beaucoup
de radiaires mollasses se font des approvisionne-
mens d’air qu’elles séparent du fluide respiré, et qui leur
servent a se soutenir dans les eaux ou a s élever a leui
surface.
Ceux qui observeront suffisamment les médusaires „ se
convaincront des rapports nombreux que ces animaux
mollasses ont avec les astéries ( les étoiles de mer ) , quoi