prennent des animaux vagabonds , non fixés , et qui ne
diffèrent des infusoires appendiculés, que parce que leur
bouche est distincte.
Mais les autres cilifères, tels que les vorticelles , etc.,
sont encore plus avancés en animalisation ; car , outre
qu’ils sont plus gros, puisquen général on les aperçoit a
la vue simple , la plupart sont fixés, soit spontanément,
soit constamment , et dans un grand nombre , ils sont ramifiés
comme des plantes, formant déjà des animaux
composés. Ils se lient évidemment, par ce fait remarquable
, à divers polypes nus , et aux polypes à polypier,
qui sont si nombreux dans la nature.
Les polypes ciliés font donc réellement le passage
entre les infusoires et les polypes à rayons : ils tiennent
aux premiers par les rapports des Circulaires , des tri-
cocerques et des ratules , avec les furcocerques et les
cercaires ; et ils se lient avec les seconds, par les rapports
que les vorticelles et les tubicolaires ont, dune part avec
les hydres , et de l’autre avec les cristatelles, les pluma-
telles , etc.
Malgré ces considérations , 1 en polypes ciliés sont éminemment
distingués des infusoires, x.° par leur bouche
distincte et terminale ; 2.0 par les cils mouvans , ou les
organes ciliés et rotatoires qui accompagnent cette bouche
; 3.° par l’analogie de leur forme générale , malgré
la diversité de celle de leurs races; 4-° enfin, parce qu’ils
sont les premiers qui offrent parmi eux des animaux véritablement
composés , tels que la plupart des vorticelles.
Réunis aux polypes par les rapports les plus prochains
et par le caractère de la classe, les polypes ciliés forment
un ordre particulier très-distinct, puisqu’ils sont les
seuls polypes qui n’aient point autour de la bouche des
tentacules disposés en rayons et propres à saisir la proie.
Ces polypes se multiplient, pendant les temps de chaleur
, par des scissions naturelles de leur corps , et aussi
par des gemmes qui souvent restent adhérens et ramifient
l’animal. Mais, lorsque les temps froids arrivent, ils
produisent des gemmes ou bourgeons oviformes qui se
détachent, se conservent dans l’eau pendant l’hiver, et
qui, au printemps, donnent naissance à de nouvelles générations
; ce qui prouve que la gemmation n’est que le
système de scission modifié.
Les polypes ciliés vivent, les uns dans les eaux douces
et stagnantes, et c’est le plus grand nombre; les autres
habitent dans les eaux marines qui sont mélangées avec
de l’eau douce.
On a observé et bien constaté que des polypes de cet
ordre, étant desséchés promptement, et conséquemment
sans vie active, pouvaient être conservés pendant longtemps
dans cet état de dessication, et néanmoins qu’ils
reprenaient ensuite les mouvemens de la vie, lorsqu’on
les remettait dans l’eau.
Le rotifère de Spallanzani, qui est une furculaire
[furcularia rediviva. n. ] , est célèbre par la propriété
qu’il a fait voir le premier, de pouvoir rester desséché
et sans mouvement pendant des années entières, et de
reprendre la vie aussitôt qu’il est de nouveau humecté.
I l est probable que les autres urcéolaires, les autres
rotifères, et même tous les infusoires, jouissent de cette
même faculté.