S E P T I È M E S E C T I O N .
P O L Y P I E R S EM P Â T É S .
Polypiers diversiformes , composés de d eu x sortes
de parties distinctes ;
i.° D e fibres nombreuses , cornées , soit fasciculees
ou rayonnantes , soit enlacées, croisées ou feutrees ;
2.0 D ’une pulpe charnue ou gélatineuse , qui recouvre
, enveloppe ou empâte les fibres , contient les polypes
, et prend en se d e s s é ch a n tu n e consistance
plus ou moins ferme , coriace ou terreuse.
O B S E R V A T IO N S .
Voici la dernière section de l’ordre des polypes à polypier
; celle dans laquelle on voit le polypier s’anéantir définitivement
, se confondant a la fin avec le corps commun
des polypes; celle enfin qui fournit une transition,
évidente des polypes à polypier aux polypes tubifères , et
de ceux-ci aux polype sJlottans.
Les polypiers empâtés soüt en general épais, tres-mous
dans l’état frais, et la plupart, en se desséchant, prennent
une consistance assez ferme, souvent même coriace.
Ces polypiers sont formés de deux sortes de parties dis—
tinctes ^ saVoir : d’une pulpe charnue ou gélatineuse , qui
contient, elle seule, les polypes; et de fibres cornées ou
cartilagineuses , diversement disposées , recouvertes , enveloppées
ou empâtées par la pulpe polypifère.
Sous le rapport des deux sortes de parties qui les compo-
sent, ces polypiers se rapprochent essentiellement de ceux
que j’ai nommés corticifères ; mais au lieu d’avoir , comme
ces ^prniers, un axe central, entier et plein, ils ont des
fibres multiples , très-grêles , souvent même d’une finesse
extrême, d’une substance cornée , et qui ne sont jamais
fistuleuses. Ces fibres remplacent l’axe du polypier , et en
sont une véritable dégénérescence par la voie de la division.
Elles sont d’abord en faisceau central et axiforme • bientôt
après elles se dispersent, s’enlacent, se croisent en réseau
, et sont cohérentes dans les points de leur croisement.
Ces mêmes fibres ont quelquefois beaucoup de roideur
comme dans certaines éponges; néanmoins, dans les derniers
genres de cette section, elles ont unè ténuité si grande
qu’à peine sont-elles perceptibles.
La pulpe charnue ou gélatineuse qui enveloppe, empâte
ou recouvre les fibres cornées, est plus ou moins épaisse
selon l’espèce de polypier dont elle fait partie; et dans ceux
de ces polypiers où elle subsiste après leur sortie de la
mer , elle forme , en se desséchant, un encroûtement assez
ferme, coriace, poreux, et le plus souvent cellulifère
qui rend évidente sa nature de polypier.
Ainsi, les polypiers empâtés présentent des massés di-
versiformes , charnues , pulpeuses ou gélatineuses , et remplies
de fibres cornées , plus ou moins fines , dont la disposition
varie selon les espèces.
„ C’est dans la substance charnue ou pulpeuse de ces polypiers
, que sont immergés les polypes , et qu’ils communiquent
probablement les uns avec les autres.
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