
pâtes, outre les couches concentriques, on voit souvent
au centre de l’axe même, Fapparence d’un vide, en un
mot, d’une espèce de canal longitudinal. C’ en est assez
pour que les partisans des animaux-plantes se persuadent
trouver ici des preuves de quelqu’organisalion dans le
polypier.
Mais nous allons voir que rien à cet égard n’est fondé;
qu’il n’y a réellement point de vide, point de cavité,
point de canal dans le centre de l’axe ; qu’en outre de
l’extérieur de cet axe, où se trouvent les polypes, il n’y
a aucun point de communication pour eux avec sa prétendue
cavité centrale.
En effet, si l’on choisit une de ces gorgones desséchées
qui offrent alors, dans le centre de leur axe, l’apparence
d’une cavité longitudinale, et qu’on examine d’abord son
empâtement sur la pierre ou sur d’autres corps solides,
on se convaincra que cet empâtement n’offre aucune issue
au prétendu canal de l’axe. S i , ensuite , on examine les
extrémités bien entières des rameaux de la gorgone, on
verra, après avoir enlevé, avec précaution, l’encroûtement
qui termine ces rameaux, qu’il n’y a encore aucune issue
pour le canal de l’axe, et que ce n’est qu’en rompant cet
axe que Fou peut trouver l’apparence dont il s’agit.
A quoi donc tirait celte apparence ? le voici :
Les polypes des gorgones déposent par leur transu-
dation un mélange de matière cornée et de matière gélatineuse
; ce dont on ne saurait douter, puisque l’axe est
corné, et que l'encroûtement qui l’enveloppe se compose
■ de matière gélatineuse èt de matière comme terreuse mélangées
, dont les parties cornées sont exclues.
f^r, a mesure que les particules cornees se rapprochent
pour former par leur aggregation la masse solide qui
constitue 1 axe, une portion de la matière gélatineuse
transudée [et c ’est la moindre] se trouve enveloppée et
^retenue au centre de 1 axe; tandis que le reste est repoussé
au dehors, et y concourt à la formation de l’encroûte-
ment. U y a donc alors dans l’axe une ligue centrale et
longitudinale de matière gélatineuse, qui compiétte le
plein de cet axe, mais qui n’est point cornée ou qui ne
l’est que partiellement. Ainsi, il n’y a point là de vide, ni
de véritable canal; mais dans ces polypiers desséchés,
le retrait qu a subi la matière gélatineuse du centre de
1 axe par sa dessication, doit offrir alors dans l’intérieur
de 1 axe, 1 apparence d’une cavité, d’un canal, mais sans
issue au dehors ; ce qui a lieu effectivement.
Maintenant que nous avons considéré la structure et la
formation de 1 a x e dans les polypiers à encroûtement
examinons l’encroûtement lui-même qui enveloppe cet
axe.
D abord , nous voyons que ce même encroûtement est
la seule partie du polypier qui nous présente, dans son
épaisseur, les cellules des polypes.
Bientôt après , l’observation nous montre que les polypes
de ce polypier, se trouvent uniquement contenus
dans cette croûte corticiforme ; car , devant communiquer
les uns avec les autres, au moins par leur parti®
postérieure, et leur corps ne pouvant pénétrer dans l’axe
central , puisque sa surface extérieure n’est nullement
perforée, ce corps , après avoir traversé sa cellule, se
courbe nécessairement en arrivant à l’axe, et se prolonge,