
sont des animaux libres, errans ou vagabonds , plus com*
posés dans leur organisation que les polypes, ayant une
conformation qui leur est, en général, particulière, et se
tenant presque tous dans une position comme renversée,
leur bouche alors étant toujours inférieure.
Il n’est personne qui, ayant vu des polypes, n’en distingue
les radiaires au premier aspect ; et s’il est parmi
elles des races qui, par leur forme et leur disposition
habituelle, s’éloignent un peu des caractères que je viens
d’assigner j ce n’est ic i, comme ailleurs , qu’au commencement
et à la fin de la classe qu’on peut les rencontrer.
Aussi, malgré les différences que je viens de citer entre
les radiaires et les polypes, on doit remarquer que,
depuis les infusoires jusqu’aux radiaires inclusivement ,
les animaux compris dans çette grande série sont tellement
liés les uns aux autres par leurs rapports, que les
divisions quil a fallu établir pour la partager, ne sont,
en général , que des lignes de séparation artificielles.
Après les radiaires, nous verrons que la même chose
n a point lieu, les vers étant en quelque sorte,hors de
rang.
Si la classe des polypes nous a paru mériter beaucoup
d intérêt, sous le rapport de l’étude de l’organisation
nous allons voir que celle des radiaires n’en mérite pas
moins ; car elle nous présente, dans les animaux qu’elle
embrasse, des faits d’organisation très-importans à considérer
, et qui peuvent nous éclairer sur certains moyens
employés par la nature ' dont l’usage n’était pas même
soupçonné. ,
J3ans 1 instant j essaierai de mettre les preuves de çe$
moyens en évidence ; mais auparavant suivons 1 ordre des
considérations qui les amènent.
Jusqu’à présent, les animaux que nous avons considérés,
ne nous ont encore offert ni tête, ni organe de la vue
solidement déterminé, ni pattes articulées , ni cette forme
symétrique de parties paires, à laquelle la nature doit parvenir
pour pouvoir produire les animaux les plus parfaits;
et à l’intérieur, l’organisation ne nous a pas encore présenté,
soit une moelle longitudinale et un cerveau pour le
sentiment j soit des artères , des veines et un coeur pour
la circulation des fluides, soit enfin des organes distincts
et de deux sortes pour une véritable fécondation sexuelle.
L ’organisation n’a pas encore pu atteindre à aucun de ces
degrés de composition, à ces points d’animalisation.
Cependant nous avons déjà v u , dans les animaux des
deux classes précédentes , l’organisation commencer à se
composer d’une manière évidente, et 1 animalisation faire
des progrès assez remarquables.
Dans les infusoires , nous avons pu nous convaincre
que l’organisation est réduite à sa plus grande simplicité,
à la plus faible consistance de ses parties, et quelle n’offre
aucun organe spécial intérieur. Aussi est-il facile de sentir
que , dans ces animaux , les fluides subtils, excitateurs de
la yie et des mouvemens du corps , n’ont d’autre voie
pour leur invasion que les points extérieurs de ces petits
corps animés. Ces fluides sont en outre assujettis dans leur
action aux influences de l’irrégularité de formé*, de la
grande contractilité de ces frêles corps , et du défaut de
consistance et de point d’appui; défaut qui fait varier les
formes sans limites.