
et même enveloppent leur polypier, remplissant de leur
chair gélatineuse les interstices de ses parties , le polypier
néanmoins leur est véritablement extérieur, et toutes ses
parties quelconques sont les résultats de matières excrétées
, déposées hors du corps de chacun de ces animaux :
le polypier n’a donc pas été formé par intus-susception.
La même chose arrive à la coquille des Balanites, des
coronules et des tubicinelles, dont les parties remplissent
les lacunes du corps de l’animal, sans qu’on puisse dire
que cette coquille soit une partie végétante, comme on
l’a dit des polypiers.
Un naturaliste des plus distingués , qui a fait faire à la
zoologie de grands progrès par ses recherches , s’exprime
ainsi dans l’un de ses ouvrages.
« La partie dure , ou du moins la croûte qui revêt les
polypes , paraît faire partie de leur corps , et croître avec
eux par intus-susception ; en sorte que les branches qui
naissent çà et là du tronc , dans les espèces qui ne restent
pas simples, sont de véritables végétations , et non des additions
que les habitans construiraient contre celles qui
existaient déjà. C’est donc assez justement que les animaux
dont il est question , ont été nommés zoophytes ou animaux
plantes. La partie solide a pris , par une expression
figurée , le nom de tige , et la tête des polypes, ou
plutôt leur partie mobile, pourvue de tentacules , celui de
fleur. — [ Cuvier, Tableau élémentaire d’Hist. nat.,
p. 663. ]
Rien de tout cela n’est fondé ; ce dont il est facile de
se convaincre , en examinant attentivement la structure
des polypiers. Les faits bien constatés attestent que les
polypes à polypier sont aux hydres ce que les mollusques
testacés sont aux mollusques nus. De part et d’autre,
ceux qui ont des enveloppes solides, les forment par des
excrétions de leur corps, et ces enveloppes ne croissent
pas comme eux par intus-susception ; elles sont inorganiques
et toujours complètement extérieures aux animaux
qu’elles contiennent. Mais le savant que je viens de citer,
n’ayant pas ey le temps sans doute d’examiner lui-même
les objets, s’en est rapporté à l’opinion de Linné et de
Pallas : aclievons cette discussion.
Ce qu’on a pris pour des racines dans certains polypiers
j n’a , de cet organe des végétaux, que la simple
apparence. Ces fausses racines ne sont point organisées,
ne sont nullement perforées, et ne pompent aucuns sucs
pour les transmettre dans l’intérieur du polypier. Ce ne
sont que les premiers dépôts de matières excrétées par
des polypes, nouvellement tombées sur descorps étrangers;
dépôts d’abord étalés en expansions crustacées qui se
fixent , mais qui, bientôt après , par le rapprochement
et la rencontre des nouveaux polypes générés par les premiers
, se réunissent en un ou plusieurs troncs sur lesquels
ces polypes vivent en commun, se multipliant les
uns sur les autres.
Chaque polype néanmoins a sa partie antérieure enfermée
dans sa propre cellule.
Ces expansions en empâtement, rarement divisées en
ramifications radiciformes, se trouvent appliquées latéralement
sur les corps étrangers sur lesquels elles ont été
formées ; elles sont, comme le polypier , sans organisation
dans leur intérieur, ne servent qu’à fixer ce poly