Dans certains de ces polypiers, comme dans les alcyons,
la pulpe enveloppante est si molle, et recouvre des fibres
si menues, que , dans l’état frais , elle se confond avec le
corps commun des polypes. Aussi, c’est avec les alcyons que
le polypier se termine , et il le fait si insensiblement, qu’il
est difficile d’assigner le point où il cesse d’exister } ce qui
fut cause qu’on a rangé parmi les alcyons beaucoup de polypes
qui n’y appartenaient point. Dans ceux néanmoins où
la pulpe enveloppante subsiste en entier après s’être desséchée
, il est facile de reconnaître que cette pulpe est un
corps tout-à-fait étranger aux animaux qu’il a contenus }
aussi les cellules des polypes s’observent-elles presque toujours
alors , et se distinguent même très-bien.
On sent que la nature n’a pu produire les polypiers empâtés
qu’après les polypiers c ortie i f ères-, et que c’est en divisant la
matière qui formait l’axe central de ces derniers , en diminuant
ensuite de plus en plus la quantité de cette matière
transformée en fibres , enfin , en augmentant au contraire
la pulpe enveloppante , qu’elle a produit successivement
les différens polypiers empâtés.
Or , en augmentant la pulpe enveloppante , la rendant de
plus en plus gélatineuse, presque fluide , et diminuant la
matière des fibres, elle a terminé d’une manière insensible
le polypier, et a produit, par une sorte de transition,
des corps vivans , communs a beaucoup de polypes ; corps
qui n’ont plus de polypier, mais qui ont encore l’aspect des
derniers polypiers.
Les polypes des polypiers empâtés ont l’organisation au
moins aussi avancée que celle des polypes k polypiers cortici-
fères , si elle ne l’est même davantage encore ; car ils participent
évidemment au nouvel ordre de choses qui a commencé
dans ces corticifères.
Peut-être offrent-ils, comme les polypes tubifères que
M. Saçigny vient de nous faire connaître un corps muni
d’une cavité abdominale sous-gastrique, divisée longitudinalement
par huit demi-cloisons, et contenant huit intestins
, ainsi que six ovaires ou six grappes de gemmules. Peut-
être , au moins, ce nouveau mode d’organisation , qui a dù
commencer avec les polypiers corticifères , n’y est-il encore
qu’ébauché , et ne se trouve achevé que dans les
polypes tubifères et dans les polypes flottans.
S’il en est ainsi, comme cela paraît vraisemblable , les
polypes des quatre premières sections des polypiers, se«
raient tous, comme les hydres , à intestin unique et simple,
et à cavité intérieure sans division} ceux de la cinquième
section commenceraient à offrir une tunique double} enfin
ceux de la sixième et de la septième Section seraient à intestins
multiples, et auraient une cavité abdominale sous-gastri-
qüe , divisée dans sâ longueur par huit demi-cloisons ou espèces
de mésentères.
Comme je n’ai connu que tard, et pendant l’impression
de cet ouvrage, les intéressantes observations de M. Savi-
%ny, je n’ai pu lès annoncer au commencement de la classe
des polypes} mais je vois avec satisfaction qu’elles confirment
les rangs que j’avais assignés aux différens animaux
de cette classe.
Les polypiers empâtés conservent toujours, en se desséchant
, leur forme, et la plupart leur empâtement. On ne
les a. encore divisés qu’en lin petit nombre de genres , parce
qu’en général leurs polypes sont peu connus : voici ces
genres.
* Polypiers suhphyiöïdes.
Pinéeau.
Flabellaire.