leur organisation que graduellement, en Commençant par
la plus simple , et terminant par la plus composée et la
plus perfectionnée sous tous les rapports. La connaissance
de cette vérité me suffit ; je reconnais le véritable rang des
polypeslj comme celui des infusoires ; j’aperçois les rapports
qui les lient les uns aux autres , ainsi que ceux qui
lient les familles entrJelleS ; enfin , je conçois les limités
que la nature n’a pu franchir dans la composition de l’organisation
de ces animaux, d’après celles que je découvre
dans ceux des classes supérieures. Je puis donc dire positivement,
à lJégard des polypes, comme à celui de
bien d’autres , ce que la nature n’a pas pu faire.
Tous les polypes sont gemmipares ; ils n’ont point d’organe
fécondateur dont la fonction soit susceptible d’être
constatée par aucune observation directe. Tous les individus,
sans exception, produisent des gemmes qui varient
dans leur situation et leur nombre selon les familles. Dans
les vorticelles, les hydres, les corynes, etc. , ces gemmes
naissent à l’extérieur et à nu ; dans les sertulaires et autres-
genres voisins , ils naissent encore à l’extérieur , et son!
enfermés dans des sacs vésiculeux ; dans d’autres ensuite ,
ces gemmes se forment à l’intérieur , dans le canal alimentaire
, soit isolés et susceptibles d’être rejetés par la
bouche après leur séparation, soit amoncelés dans un sac
vésiculeux, et peuvent s’évacuer par la même issue. Dans
ce dernier cas , on peut prendre le sac qui les contient
ainsi que ces corpuscules réproductifs , pour un ovaire ;
mais alors il faut que l’on constate que chaque corpuscule
renferme sous une enveloppe qui doit s’ouvrir, un embryon
que la fécondation seule peut rendre propre à posséder
la vie. Tant que l’on n’aura point constaté ce fait,
je regarderai ces corpuscules comme des gemmes et non
comme des oeufs.
Les polypes ne sont plus réduits , comme les infusoires,,
a se nourrir uniquement parles absorptions qu exécutent
leurs pores extérieurs , puisqu’ils ont un organe
particulier pour recevoir et digérer des alimens concrets j
mais leur tissu cellulaire absorbe autour de leur tube alimentaire
les matières qui sont digérées. Effectivement,
ce tissu cellulaire est composé de vésicules qui communiquent
entr’elles, et dans lesquelles les fluides nourriciers
se meuvent continuellement et avec lenteur , ces
vésicules ou utricules ayant la faculté de pomper et de
transpirer.
C’est donc dans les polypes, que nous voyons, pour la
première fois, deux surfaces absorbantes dans le corps
animal : l’une extérieure et qui sert encore j 1 autre intérieure
, Comme dans le reste des animaux connus : mais
celle - c i , dans les polypes paraît n’être quauxiliaire
et non indispensable , puisque des portions séparées de
leur corps peuvent vivre sans elle, jusqu’à ce qu’elles 1 aient
rétablie ; ce qui n’a plus lieu à l’égard des animaux des
classes supérieures.
Ainsi, le corps des polypes f très - régénératif dans
toutes ses parties , et possédant une vie indépendante dans
chaque portion de sa masse, tient encore de tres-pres
aux infusoires par sa nature , et néanmoins possède, pour
les progrès de son animalisation, un moyen nouveau qui
les lui assure.
L ’on peut donc dire que les polypes sont des animaux