que plus lentement encore. Philos. zool.\o\. ï , pag. 206.
J’ai établi dans ma Philosophie zoologique [ vol. 1 ,
p. 2 0 7 .], démontré dans mes leçons depuis bien des
années , et je prouverai en traitant des polypes à polypier
, qu’il n’est point du tout convenable de donner aux
polypes le nom de zoophytes , qui veut dire animaux-
plantes; parce que ce sont uniquement et complètement
des animaux ; que leur corps n’ est pas plus végétatif que
celui de l’insecte ou de tout autre animal j qu’ils ont des
facultés généralement exclusives aux plantes, comme celle
d’être véritablement irritables., c’est-à-dire, d’exécuter des
mouvemens subits à toutes les excitations qui les provoquent
, et celle de digérer ; et qu’enfin leur nature est
parfaitement distincte de celle de la plante.
Outre les facultés qui sent généralement le propre de
la vie et qui sont communes à tous les corps vivans , si
l’on trouve dans des animaux des facultés particulières
tout-à-fait analogues aux facultés particulières de certaines
plantes , on n’en doit point inférer que ces animaux
soient des plantes, ou que ces plantes soient des
animaux ; de part et d’autre , la nature animale et la nature
végétale sont toujours distinctes. Ainsi, quantité d’animaux
se régénèrent par les suites d un acte de fécondation
que des organes sexuels produisent, et quantité de
végétaux se reproduisent aussi par cette voie : les premiers
n’en sont pas moins d’une nature très-différente de celle des
seconds. De même, quantité d’animaux ne se régénèrent
que par des bourgeons ; quantité de végétaux sont encore
dans le même cas : il n’y a pas de raisons pour tirer de
ce second fait une autre conséquence que du premier.
Les polypes sont les premiers animaux qui aient la faculté
de se former des enveloppes fixées , plus ou moins
solides, et dans lesquelles ils habitent. Or , ces enveloppes,
que je nomme leur polypier, résultent évidemment d’une
transudation de leur corps, en un mot, d’une excrétion ,
par certains pores de leur peau , de matières assez composées
pour former , par leur rapprochement, le corps
concret, plus ou moins solide et tout-à-fait inorganique ,
qui constitue leur polypier.
Qu’annonce cette faculté du plus grand nombre des polypes
, si ce n’est qu’en eux l’animalisation est bien plus
avancée qu’elle ne l’est dans les infusoires ; puisque ceux-
ci ne sauraient opérer une transudation capable d’un pareil
produit ? Si ceux qui terminent la classé, comme les
polypes jlottans , perdent cette faculté , c’est parce que,
plus avancés encore en animalisation, le mode de leur
organisation commence à changer, et prépare celui des
Radiairés.
L ’histoire particulière des polypes est une des parties
deS sciences naturelles lës plus curieuses et qui offrent les
considérations lës' plusdntéressantes.
C’est surtout celle des polypes à polypier qui doit Je
plus nous intéresser ; tant jpar la singulière diversité de
cette enveloppé, partout inorganique , que par la manière
dont la nature l’a progressivement solidifiée, et par celle
pareillement progressive dont elle s’est ensuite servie pour
la faire disparaître. Mais l’histoire particulière de ces
polypes est encore peu avancée , parce que l’on à trop
négligé l’étude! du polypier, et que, ne présumant pas
qu’il futi lui-même capable de nous éclairer sur la forme