
sible que l’on confonde avec ces appendices de la cavité
alimentaire , les canaux qui appartiennent à l’organe res-
piratoire de ces animaux. Il paraît même qu’il y a une
véritable connivence entre les uns et les autres.
Dans l’eau , les médusaires se meuvent et se déplacent
avec assez de vitesse ; mais jetées sur la grève ,
elles y sont aussitôt sans mouvement. J’en ai beaucoup vu
dans ce cas ; elles étaient si luisantes que leur éclat au
soleil m’éblouissait. On sait quelles éprouvent des contractions
et des expansions alternatives de leurs bords ,
qu elles conservent constamment tant qu’elles sont vivantes
et dans les eaux : o r , ces mouvemens isochrones , qui
se succèdent et se continuent sans fatigue pour l’animal,
et qu’il ne maîtrise point, parce que leur cause est hors
de lui , le font à la vérité se déplacer sans cesse dans
les eaux, mais sans possibilité de direction , et ils ne lui
sont réellement nécessaires , que parce qu’ils activent et
facilitent ses mouvemens vitaux.
Quant a l’observation de M. P é ron , qui nous apprend
que chaque espèce a son habitation propre, dont
elle ne dépasse pas les limites , il n’en resuite aucune
autre conséquence, sinon que lorsqu’un individu, dune
espèce qui ne peut vivre que dans tel champ d’habitation,
en est entraîné dehors, il périt bientôt ; et qu’ainsi
l’espèce entière ne pouvant se conserver que dans les lieux
favorables à son existence, continue de s’y multiplier.
L ’observation citée n’autorise donc nullement à dire
que les individus de cette espèce, par des actes de 'volonté
, qui le sont de jugement, comme ceux-ci le
sont de pensées , maîtrisent .et dirigent leurs mouvemens
, pour ne point quitter l’habitation qui leur convient.
Les plantes elles-mêmes ont, pour la plupart de
leurs espèces, des lieux propres d’habitation ; et cependant
le transport de leurs graines par le vent, les oiseaux
, ete.~, les met souvent dans le cas de vivre ailleurs
; mais elles y périssent, si l’art , par degrés et par
ses moyens, ne parvient à les conserver, à les acclimater.
Les médusaires paraissent au printemps dans nos climats,
et disparaissent dans l’automne : dans la Zone torride
, on les trouve toujours ; leur multiplication est prodigieuse.
Il y en a de tellement grandes, qu’elles ont plus d’un
pied de diamètre, et qu’elles pèsent jusqu’à soixante
livres. Voyez les Annales du mus. vol. i/ji p, 219.
Lorsque l’on prend les médusaires , et qu’on les manie
pendant un peu de temps , elles excitent dans les
mains des démangeaisons plus ou moins cuisantes. Ces
démangeaisons, quelquefois assez piquantes, leur ont
fait donner le nom d'orties de mer vagabondes par les
anciens naturalistes.
Enfin , la plupart de ces radiaires sont phosphoriques
et brillent pendant la nuit , comme autant de globes de
feu suspendus dans les eaux.
Telles sont les principales particularités qu’on leur
connaissait et qui les concernent en général. Mais il en
est d^autres extrêmement remarquables qui appartiennent
à leur forme , et dont la considération doit servir à
distinguer leurs nombreuses faces.