Je n’ai donné à cette partie le nom ûe pénis, que
parce qu’elle fait saillie hors du péritoine, et à
cause de sa forme cylindrique; mais je ne crois
point que ce soit un organe d’accouplement, quoique
bien certainement c’en soit un d’éjaculation.
Tous les canaux que je viens de décrire, depuis
le testicule jusqu’au pénis , sont situés dans le côté
gauche de l’abdomen, et c’est en dedans de la
branclne gauche que le pénis fait sa saillie; mais
comme l’entonnoir placé sous le col ferme tout le
sac charnu , il me paroît impossible que cet organe
se rapproche de celui qui sert d’issue à l’o-
viductus dans la femelle , et qu’il y ait accouplement.
Le sperme lancé par le pénis est obligé de traverser
l ’entonnoir, comme font les oeufs, l’encre
et les excrémens.
Swammerdam et Needham ont pris la bourse
des tubes à ressort pour le vrai testicule dont elle
est, comme on voit, fort éloignée, et ils ont été
suivis en cela par les auteurs les plus récens.
Quant aux tubes eux-mêmes, ce sont des corps
membraneux semblables à des vers, et terminés
par un filament plus mince que leur corps, ayant
jusqu’à six lignes et plus de longueur. Tant qu’ils
restent dans la liqueur qui les contient, ou, si on
les en tire pour les mettre dans l’esprit - de. vin
ou dans l’huile, ils restent immobiles; mais, si on
les met dans l’eau, on lea, voit s’agiter violemment,
se tortiller , et lancer par une de leurs extrémités
une matière opaque qu’ils contiennent.
On voit à la loupe qu’il y a dans leur intérieur
un corps opaque blanchâtre, contourné en spirale
comme un tirebouchon , et se terminant en arrière
par une masse spongieuse, et en avant par
une autre plus petite. Il paroît que ce corps est
élastique, et n’est retenu que par la membrane
extérieure du tube dans lequel il est, que l’eau
ramollit et dissout l’extrémité de ce tube, et met
le corps spiral ou le spongieux en état de se livrer
à son élasticité naturelle, et que c’est à l ’effort
qu’il fait pour sortir, qu’est dû le tortillement du
tube. Quoi qu’il en soit, ce mouvement n’a rien
de vital, et je l’ai observé dans les tubes d’une
seiche conservée depuis plusieurs années dans l’esprit
de-vin, à l’instant où je les plaçai dans de l’eaû.
Mais à quoi servent ces tubes ? seroient-ils,
comme le pollen des plantes, des capsules qui contiennent
Yaura seminalis , et qui ne doivent se
rompre, pour la lâcher, que dans le lieu convenable
? il paroît qu’ils ne se développent que dans
la bourse qui les contient, et même qu’on ne les
y trouve qu’en certaines saisons ; mais est-ce là
qu’ils naissent ; ou sont ils arrivés du testicule dans
le sperme , encore imperceptibles, pour croître
dans cette bourse ? alors ils auroient donc par
eux-mêrùes le pouvoir de croître, puisqu’ils ne
tiendroient plus au système vasculaire du reste du
corps.
Les animalcules spermatiques ordinaires sont-ils