lèvre inférieure. C’est en portant sa tête çà et là
que la chenille tire et alonge cette matière ductile.
V. Des organes électriques de plusieurs
poissons.
Le fluide électrique est peut-être la sécrétion la
plus remarquable que produise l’économie animale;
car on peut regarder comme une sorte de sécrétion
l’accumulation de ce fluide dans les organes que
nous allons décrire. •
La torpille ( raia torpédo ) , le gymnote électrique
( gymnotus electricus ) et le silure trèm-
bleur ( silurus electricus ) sont les seuls poissons
électriques où les anatomistes aient découvert ces
organes ; mais ils ne sont pas les seuls qui jouissent
de la propriété électrique : on l’a reconnue encore
dans une espèce de têtrodon et dans une de tri-
chiure.
Dans les trois poissons que nous avons d’abord
nommés, les organes électriques consistent essentiellement
en lames ou en feuillets aponévrotiques,
qui se croisent et interceptent des cellules. Cet
appareil est animé par de gros nerfs , et ne reçoit
pas de vaisseaux sanguins d’un volume proportionné.
Nous allons voir que sa situation, sa grandeur
proportionnelle , la manière dont les cellules sont
formées le nombre, l’origine et la grandeur relative
des nerfs qui s’y rendent, varient dans ces
trois espèces.
L ’organe électrique de la torpille est situe entre
le grand cartilage de la nageoire pectorale , les
branchies et la tête , de sorte que du côté externe
il dessine une portion d’ellipse , tandis que du
côté interne il suit les contours irréguliers de la
tête et du bec. Le grand cartilage de la nageoire
pectorale qui, dans les autres ra ie s , touche à ces
deux dernières parties , en est considérablement
écarté dans cette espèce , afin de laisser la place
que doit remplir l’organe électrique. G est cette
sorte de développement qui donne à la torpille une
forme large et arrondie en avant, que 1 on ne
voit pas dans les autres raies. Dans cet intervalle
l’organe électrique compose toute l’épaisseur du
corps, et touche à la peau des deux faces de
l’animal. Lorsqu’on enlève celle-ci du côté supérieur
ou du côté inférieur , on découvre l’une ou
l’autre surface de cet organe , qui paroit divisée ,
par un réseau plus opaque que le reste , en areoles
hexagones, qui lui donnent assez bien 1 aspect d un
rayon de miel. On a compté jusqu’à douze cents de
ces aréoles dans un individu adulte.
Si l’on observe au contraire l’organe électrique
dans son épaisseur, il présente des colonnes formées
par de petites lames aponévrotiques, empilées
les unes sur les autres, de manière à laisser en-
Ir’elles de petits intervalles remplis d’un liquide
animal. Ces colonnes tiennent ensemble par un
tissu très-ferme ; les petites lames horizontales
dont elles sont composées, figurent aux deux