noir violet j mais, délayée dans Teau , elle prend
la couleur du vin de Bordeaux rouge. Une seule
aplysie est capable de teindre ainsi plusieurs seaux
d'eau.
Dans l’esprit de vin cette liqueur devient d’un
verd loncé. Quelques naturalistes célèbres ont vu
la liqueur colorante de quelques murex sortir
verte de leur corps, et devenir;pourpre par l’action
de la lumière. Je n’ai point observé ce changement.
Le murex brandaris l ’a fait sortir sous
>nes yeux déjà toute violette.
IV. Des excrétions propres et être filées.
On en voit dans beaucoup de mollusques acê~
phales et dans un nombre encore plus grand
d’insectes.
A. Filières clés acéphales.
Les moules de mer r les limes, les pernes y les
arondes et les jambonneaux s’attachent aux rochers
, au moyen de fils qu’ils fabriquent eux-
mêmes. Ceux des jambonneaux ( pinna ) sont les
plus célèbres , sur-tout depuis qu’on en mêle aux
étoffes.
La matière de ce fil est produite par une glande
conglomérée , cachée dans le corps sous la base
du pied. Celui-ci, qui a plus ou moins la forme
d’une langue , avec un sillon régnant tout le long,
de sa face inférieure , saisit la matière gluante à
Forifiçe du canal excréteur de la glande,, et en
s’allongeant la tire et la modèle dans le sillon dont
il est creusé ; il va fixer à la roche le bout encore
mou du fil qu’il vient de produire , et retourne
à l’orifice susdit pour chercher la matière d’un
autre.
B. Filière des chenilles.
Presque toutes les chenilles se filent une enveloppe
, ou au moins quelque lien avant de se métamorphoser.
Le ver à soie ( bombyx mori ) est le plus
célèbre à cet égard, parce que le fil dont son enveloppe
se compose est à la-fois abondant, souple
et brillant, qu’il se laisse dévider aisément, et
que c’est avec lui que nous fabriquons nos plus
brillantes étoffes. D’autres chenilles , comme celle
du grand paon de nuit ( Bomb. pavonia ) , en
filent bien autant ; mais il est dur , cassant, et impossible
à dévider.
Toutes les chenilles ont les mêmes organes sécrétoires
pour fa matière de la soie, à la grandeur
près, qui est proportionnée à l’emploi qu’exige la.
quantité de fil que chacun doit produire. Ce sont,
comme tous les autres organes sécrétoires des insectes
, deux longs tubes, commençant par être
très-minces, et entortillés j grossissant ensuitepouF
former une sorte de réservoir , et finissant par
un canal excréteur, si mince qu’à peine on l’aperçoit.
Les deux canaux ont leur issue sous la