diatement après avoir dépassé le bourrelet qui
entoure ’ orifice de la matrice. Ce bourrelet n’existe
même pas dans le lièvre et le lap in, et chaque
corne forme un saç séparé qui a dans le vagin
un orifice distinct : leur matrice est donc réellement
double.
Enfin les animaux à bourse nous fournissent
des exemples d’une matrice triple ou quadruple ,
et à la fois compliquée.
Il y a d’abord deux cornes de forme ovale, courbées
en dehors, plus ou moins alongées, que la plupart
des zootomisles, qui ont décrit avant nous cette
sorte de matrice, prennent pour une dilatation des
trompes} mais celles-ci en sont très-distinctes par
leurs sinuosités et leur petit diamètre. Ces cornes qui
forment, pour ainsi dire, chacune une matrice à par t,
comparable à celles des lièvres, s’ouvrent dans une
troisième cavité par deux orifices séparés, quoique
rapprochés l’un de l’autre , et bordés d’un pli saillant
formant une sorte de valvule. Cette troisième
cavité est assez compliquée, son fond en est la
partie la plus large ; elle va en se rétrécissant à mesure
qu’elle se porte en arrière, et finit dans le vagin,
par un cul-de-sac étroit qui se termine dans ce canal
vis-à-vis de l’orifice de l’urètre, mais sans s’y ouvrir.
Chaque côté de cette même cavité se continue par
une large ouverture, percée à peu de distance de
celles des cornes, dans un canal étroit qui se recourbe
en descendant, forme une anse, se rapproche
du cul-de-sac, et se termine dans le vagin
précisément à la même hauteur. Telle est du moins
la disposition de cette troisième matrice dans les
phalangers , les Tsanguroos et les phascolomes ;
mais dans les sarigues elle est divivisée en deux
loges par une cloison longitudinale, de sorte que
chacune des deux premières matrices s’ouvre dans
une de ces loges , et que ces dernières ne conu
muniquent dans le vagin que par le canal de leur
côté. La verge bifurquée des sarigues et des phalangers
est bien faite pour lancer la semence dans
ce double canal j les scissures qui se remarquent
au gland de celle du phascolome semblent encore
propres à cet effet } mais la verge est simple et sans
division dans les hanguroos, aussi est-il remarquable
que leurs femelles ne portent qu’un petit à
la fois.
Le museau de tanche , ou la saillie du col de la
matrice dans le vagin, n’existe pas toujours , même
dans le cas de matrice simple. Il manque dans les
édentés et les tardigrades. Sa forme, sa grandeur,
la manière dont il est percé par l’orifice de la matrice,
varient beaucoup. Ordinairement cet orifice
est une fente transversale, située plus près de la
paroi inférieure du vagin, et au-dessus de laquelle
ce dernier se continue en un cul-de-sac. La saillie du
museau est tellement effacée dans 1 e porc-épic que
l’ouverture de la matrice y paroît percée à la paroi
inférieure du vagin. Quelquefois il est entouré d’un
rebord qui appartient au vagin, et rend plus difficile
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