Enfin, dans le troisième cas, l’humeur modifiée
par l’organe sécrétoire , est emportée par des
vaisseaux semblables à ceux qui l’y ont apportée',
soit après avoir été déposée dans des cellules , intermédiaires
entre les alFérens et les efférens ,
ce qui paroît avoir lieu dans quelques glandes
lymphatiques de plusieurs mammifères ; soit que
les dernières ramifications des premiers la transmettent
aux radicules des seconds, ce qui paroît
être le cas d’un plus grand nombre de ces glandes.
Ou bien la matière sécrétée est enlevée par des
vaisseaux d’un ordre très-général , qui ne diffèrent
que de genre de ceux qui ont apporté le fluide
séparable. C’est, entre autres, le cas de la rate.
L ’organe sécrétoire , dans cette circonstance , n’est
tel qu’à demi ; ce n’est qu’une portion d’un appareil
plus compliqué, où sa part d’action est
de préparer les matériaux d’une sécrétion subséquente.
Telles sont les différences les plus frappantes que
présentent les organes sécrétoires, lorsqu’on les compare
dans leurs parties communes. Ils en présentent
d’autres tout aussi marquées , lorsqu’on les compare
dans leur ensemble, soit relativement à leur
couleur, a leur tissu plus ou moins dense, plus
ou moins homogène ; uniforme dans toute son
étendue, comme dans le foie ; ou dans lequel on
peut reconnoître deux substances, comme dans
les reins des mammifères ,• ou encore plus hétérogène
, comme dans les testicules des raies et
des squales , qui sont composés de corps sphériques
de la grosseur d’un pois , reunis entr eux sans
être confondus, d’une sorte de pulpe dans laquelle
on ne distingue ni fibres , ni vaisseaux particuliers,
et d’un canal excréteur plus ou moins replié.
Après avoir ainsi compare d’une manière très—
générale les différentes structures des organes sécrétoires,
indépendamment des fonctions auxquelles
ils appartiennent, il seroit intéressant d examiner
en détail chaque organe sécrétoire dans les diffé-
rens animaux où il existe ; mais les bornes que
nous nous sommes prescrites dans cet article ne nous
permettent pas de le faire. Il nous suffira d en
indiquer le résultat: c’est que le même organe présente
, dans des classes différentes , quelquefois
même dans une seule classe , une structure tout-
à-fait différente. Nous l’avons vu pour les glandes
salivaires, pour les testicules , et même pour le foie
dont l’organisation est peut-être la plus constante et
ne change guères, à ce qu’il paroît, que dans les
animaux qui n’ont plus de vaisseaux. Nous le verrons
encore pour les reins dans l’article suivant.
Une autre comparaison non moins intéressante r
et qui confirme ce que nous avons dit sur la multiplicité
des causes qui font varier les sécrétions,
est celle des organes sécrétoires avec leurs produits.
On seroit tenté de décider d’avance que les organes
sécrétoires dont la structure nous paroît semblable ^
doivent fournir des produits * sinon entièrement sem-
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