des différentes sécrétions dont l’anatomie s'occupe ,
la composition mécanique des parties, ne doit pas
être moins féconde en effets variés. Que de différences
n’observerons-nous pas à cet égard dans les
organes sécrétoires , depuis les parois uniformes ,
en apparence , du sac qui compose le polype ,
jusqu’à la glande la plus compliquée !
Cependant, il est possible de les rapporter à
quelques points généraux.
Distinguons d’abord les organes vraiment sécrétoires
, c’est-à* dire, qui séparent des matières dont
l’usage est hors de leur propre substance, des
organes qui ne séparent que pour se nourrir.
Parmi les organes vraiment sécrétoires , que
l’anatomiste peut distinguer, les plus simples se
trouvent dans les insectes. Ce sont des tuyaux
qui baignent dans le fluide nourricier général>
et le touchent conséquemment par leurs parois extérieures,
tandis que leurs parois intérieures contiennent
le fluide sécrété. La sécrétion de ce fluide
n’a donc été, pour ainsi dire , qu’une sorte de filtration
, bien différente, à la vérité, de celle qui
auroit lieu hors de la vie , à travers un solide inorganique.
L a constante uniformité de la matière
séparée, la grande différence qu’elle présente
souvent avec la matière séparable, prouve suffisamment
que l’organe séparant doit avoir une
structure constante, que les pores à travers lesquels
passe la sécrétion sont toujours les mêmes j
en un mot, qu’ils sont organique^.
ÂTtT. I. Sécrétions en général. 207
Dans les animaux qui ont des vaisseaux , la cause
mécanique de sécrétions paroît se compliquer beaucoup.
On peut dire que , dans le premier cas, le
fluide général qui arrive aux organes sécrétoires
est par-tout le même. Il varie beaucoup , au contraire
, dans le second cas. La nature des vaisseaux
qui l ’apportent peut être tout-à-fait différente : ce
sont ordinairement des artères, mais quelquefois
ce sont des veines. La marche plus ou moins
flexueuse de ces vaisseaux jusqu’à 'l’organe sécrétoire
, leurs divisions plus ou moins multipliées ,
leurs anastomoses , leur degré de finesse à l’insta^it
où ils pénètrent cet organe, en favorisant ou ralentissant
le cours du fluide qu’ils y conduisent, etc.
peuvent influçr plus ou moins sur sa quantité et
sur ses qualités, et avoir ainsi une influence éloignée
sur la quantité et les qualités du fluide séparé.
La manière variée dont ces vaisseaux se divisent
dans les organes sécrétoires , en continuant à
agir sur le fluide séparable , doit ie modifier beaucoup
, et devient la principale cause mécanique
des produits variés de ces organes. On est d’autant
plus fondé à le penser, que ces divisions sont
constantes dans les mêmes organes , et qu’ils présentent
des différences remarquables dans les dif-
férens organes d’un même animal. Ainsi, dans
les uns , les ramifications de ces vaisseaux présentent
la figure d’un pinçeau , dans d’autres elles
sont en étoiles, dans d’autres elles sont en arbres,