X X X e L eçon. Excrétions.
surfaces de l’organe les aréoles que nous avons d’abord
décrites.
Les vaisseaux sanguins se distribuent sur les
parois des petites cellules qu’interceptent les lames,
et s’y divisent à l'infini. Les nerfs les tapissent de
leurs nombreux filets ; ils ont une grandeur extraordinaire
, et sont produits par quatre branches
principales, dont l ’origine n’a pas encore été décrite.
La première est le nerf maxillaire inférieur,
troisième branche de la cinquième paire. Ce nerf
n’a pas une grandeur proportionnelle plus considérable
que dans les autres raies; mais, comme on
va le voir, sa distribution est différente. Il descend
derrière l’angle des mâchoires, et envoie , comme
à l’ordinaire, plusieurs filets aux muscles de ces parties;
un rameau considérable va dans le bec, contourne
l’organe électrique en avant et en dehors,
et se rend dans les tubes visqueux qui ont déjà été
décrits. Mais la plus grande partie de ce nerf, au
lieu de se consumer le long de ces tubes, comme
dans les autres raies où ils sont plus nombreux,
se rend dans la partie antérieure de l’organe électrique
, du côté interne et un peu supérieur, où
ses nombreux filets se distribuent en se séparant
successivement. Les trois autres nerfs , un peu
plus gros, sont des branches de la huitième paire
qui, après avoir donné leurs filets ordinaires -aux
branchies, pénètrent dans l’organe électrique par
le même côté que le précédent, à une distance,
■ égale l’un de l’autre, et s’y distribuent d’une manière
semblable. Le premier passe entre la première
et la deuxième branchie , le second entre la
deuxième et la troisième, et le troisième entre la
troisième et la quatrième.
L ’organe électrique dit gymnote , suivant
Hunier, est beaucoup plus développé que celui de
la torpille. Il compose la très-grande partie de
l’épaisseur de son énorme queue, et peut être divisé
en quatre portions, que le meme auteur appelle
grands et petits organes. Les grands organes
sont placés de chaque côté de la queue, au-dessus
des petits, et séparés les uns des autres par une
couche de matière graisseuse , et par une membrane
épaisse. Ils forment ensemble une masse
qui remplit presqu’entièrement les deux tiers inférieurs
de la queue dans toute son épaisseur ; car
il n’y a que les muscles de la nageoire caudale
qui les recouvrent.
Ces quatre portions sont composées de feuillets
aponévrotiques ,xlont les uns sont perpendiculaires,
et dont les autres ont une direction à peu-près
horizontale , ou oblique dans ce sens. Ces feuillets,
qui se croisent conséquemment, interceptent un
grand nombre de cellules rhomboidales, beaucoup
plus petites et plus nombreuses à proportion dans
les petits organes que dans lés grands , parce que
les feuillets y sont plus rapprochés. On sent que
ces petits intervalles celluleux font ici le même
effet que ceux décrits dans la torpille. Us reçoivent
leurs principaux nerfs* de la moelle de l’épine.