rieurs doivent servir à raccourcir ou à fléchir, au
gré de l ’animal, certaines portions de la trompe
seulement, tandis que les autres resteront allongées
, ou bien se fléchiront même en sens contraire.
Par conséquent il n’est aucune sorte de courbure
que l’animal ne puisse donner à sa trompe par
leur moyen.
Perrault a supposé que les muscles intérieurs
ou transversaux • de la trompe sont tous dirigés,
comme des rayons, du pourtour des deux canaux
perpendiculairement à l’enveloppe extérieure. Cette
assertion n’est pas entièrement exacte ; un coup«
d’oeil sur une coupe transversale delà trompe mon-
tre qu’ils ont plusieurs autres directions ; ceux de
la partie antérieure vont, à-peu-près comme des
rayons, du centre à la circonférence ; dans la
région de l’axe, derrière les deux canaux, il y
en a qui se portent directement de droite à gauche j
ceux-ci sont entourés par d’autres qui vont plus
ou moins obliquement à la circonférence. On voit
facilement que les premiers et les derniers tendent
bien .à diminuer le diamètre de l ’enveloppe extérieure
, sans diminuer pour cela le diamètre des
canaux, ainsi que Perrault l’a très-bien observé ;
mais on voit aussi que ceux qui occupent la région
de l’axe doivent, lorsqu’ils se contractent, rétrécir
à la fois et les canaux et l’enveloppe extérieure.
Ce sont ceux que Perrault ne paroît pas avoir
connus. Stukeley n’en parle point non plus, quoique
ga figure les exprime assez bien, Au reste ,
leur
leur action ne peut jamais aller jusqu’à fermer
les narinës.
Tous ces petits muscles qui forment le corps
de la trompe sont bien distincts les uns des autres ,
et se terminent tous par des tendons grêles, dont
les uns traversent les couches des muscles longitudinaux
, pour gagner l’enveloppe extérieure , et
dont les autres vont s’implanter à la membrane
des canaux. Tous ces petits muscles sont comme
plongés dans un tissu cellulaire, uniformément
rempli d une graisse blanche et homogène. On
conçoit ajsément qu’ils sont les antagonistes des
muscles longitudinaux, et qu’en rétrécissant la
trompe ils la forcent de s’allonger en tout ou en
partie 5 car leurs séparations permettent à l ’animal
de ne les faire agir qu’aux endroits et dans les
limites qu’il veu t. Il n’est pas difficile de compter
le nombre des petits’ muscles qu’offre une coupe
transversale de la trompe ; et comme ils n’ont pas
une ligne d’épaisseur , il est aisé de calculer
combien il y en a dans la totalité de cet organe.
Si l’on veut ensuite considérer les différens faisceaux
des muscles longitudinaux comme autant
de. muscles particuliers , car ils peuvent en effet
aussi agir séparément ., ou ne trouvera pas que le
nombre total des muscles dont une trompe se compose,
soit bien au-dessous de ôo à 4o,ooô • et l ’on
sera moins étonné de la variété admirable des
mouvemens et delà force prodigieuse de ce bel
organe.
5 T