C’est dans les didelphes que la matrice pleine
diffère le moins de son premier état, ce qui tient
au peu de développement qu’y prennent les petits :
aussi cet organe a-t-il des parois beaucoup plus
mmces que dans tous les autres mammifères.
M. Home assure que les orifices des deux canaux,
en forme d’anse, qui donnent dans le vagin, se ferment
après la conception, et qu’il se forme une ouverture
au sommet du cul-de-sac de la cavité
moyenne qui s’avance dans le vagin entre ces deux
orifices. Cette ouverture grandit à mesure que la
gestation avance, et c’est par elle que les petits
passent dans le vagin à l’instant de l’accouchement,
d’où ils sont transmis au-dehors et passent dans la
poche.
Doit-on décrire comme une matrice double les
deux tubes longs , cylindriques, à parois minces
et membraneuses, seuls organes éducateurs propres
aux femelles de Vornithorinque et de Yéchidné ?
Chacun de ces tubes a un orifice séparé dans le
canal de l’urètre , immédiatement au-dessous du
col de la vessie urinaire, et dans un cul-de sac.
Le canal de l’urètrë est semblable d'ailleurs à celui
du mâle, et s’ouvre directement dans le cloaque.
II faudra des observations ultérieures pour décider
si ces deux tubes doivent être regardés comme de
simples oviductus, ce qui est probable , ou si ce
sont des matrices.
Sect. III. Art. II. Org. éducateur& extér. x55
A R T I C L E I I .
Des organes éducateurs extérieurs.
Ce sont dans les mammifères les mamelles,
dont le lait sert à nourrir leurs petits, ou des poches
dans lesquelles quelques-uns. d’entr’eux les
renferment. Une espèce seulement de reptiles est
pourvue de poches analogues.
I. Des mamelles.
A. Dans la femme.
La femme a , comme l’on sait, deux mamelles
arrondies ou pyramidales, situées au-devant de sa
poitrine. Elles sont composées d’une masse glanduleuse
particulière , formée elle - même d’un
amas de lobes et de lobules qui sont comme plongés
dans des pelottes de graisse , dont le volume
total excède de beaucoup celui de la glande. C’est
cette graisse particulièrement , dont la^ quantité
varie beaucoup , qui produit les grandes différences
qui s’observent dans le volume du sein des
femmes. Voilà pourquoi l’abondance du lait n’est
pas en raison de ce volunie, et qu’une petite mamelle
en fournit souvent bien plus qu’une mamelle
beaucoup plus grande. Un grand nombre
de conduits excréteurs , dont le diamètre varie
beaucoup suivant qu’ils sont gonflés de lait ou
vides de ce liquide , sortent, pour ainsi dire, de
tous les points de cette glande, et se réunissent en