volume, change en même temps de forme , et
finit par être presque globuleux dans sa totalité.
Ses parois, à ce dernier degré de développement,
se sont amincies d’une manière très-marquée ,
particulièrement à son col qui n’a plus que l’épaisseur
d’une feuille de papier fort ; mais cet amincissement
n’est pas proportionné à l’extension r
c’est que toutes les mailles de son tissu propre se
sont pénétrées de sucs abondans. Les nombreux
vaisseaux sanguins qui le composent en partie ,
se sont dilatés considérablement. Ce tissu , de
dense , résistant, pâle et obscur qu’il étoit quant
a sa composition , est devenu mol, spongieux ,
rouge et composé de fibres évidentes dont on
peut, jusqu’à un certain point, décrire la direction.
Les unes descendent du fond de la matrice,
soit directement, soit en se dirigeant obliquement
d’une face à l’autre ; d’autres sont transversales ,
d’autres sé contournent dans son fond autour des
orifices des trompes, et forment deux disques qui
se joignent vers le milieu de ce fond ; en un mot,
elles ont toutes les directions propres à resserrer
la matrice dans tous ses points , lorsqu’elles se contractent
à l’époque de l’accouchement. Ces fibres ,
extrêmement resserrées, confondues , et formant
un tissu très-dense, hors du temps de la grossesse
, sont pâles, parce que le sang en est pour
ainsi dire exprimé, et l’on diroit presque dans un
état de paralysie. Le sang qui afflue pendant la
grossesse, soit dans leurs mailles, soit dans celles
du1 tissu cellulaire qui les unit, les met, pour ainsi
dire, dans un état plus naturel , qui leur rend l’exercice
de leurs facultés : il donne au tissu de la matrice
une grande sensibilité et une grande contractilité.
Tous les vaisseaux sanguins qui composent ce
tissu, augmentent beaucoup de diamètre , comme
nous l’avons dit, mais particulièrement les veines.
Plusieurs des gros rameaux de celles-ci percent la
membrane interne de l ’utérus, et présentent dans
sa cavité des ouvertures obliques. Ce sont de vrais
sinus veineux dans lesquels s’introduisent les cotylédons
du placenta.
Dans les mammifères , les cliangemens qu’éprouve
l’utérus sont d’autant plus semblables a
ceux qui viennent d’être indiqués, qu il ressemble
davantage et pour sa forme et pour sa structure à
celui de la femme. Celui des singes , par exemple ,
et des édentés ne doit pas plus en différer, dans
l’état de grossesse , que dans celui de vacuité.
Dans les matrices à cornes les changemens de
forme diffèrent suivant qu’il y a plusieurs petits
dans chaque corne , ou qu’il n’y en a qu’un dans
une corne, on que l’unique foetus est contenu à la
fois, comme dans la v a c h e dans une des cornes
et dans le col : elles ont, dans le premier cas, des
dilatations et des étranglemens alternatifs. Quant à
la structure, au lieu de devenir encore plus évidemment
musculeuse, les fibres s’amincissent tellement
qu’elles deviennent au contraire moins distinctes.
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