afle? reffemblantes à celles du chamois a ; d'ailleurs ces
animaux ont tous deux les mêmes habitudes, les mêmes
moeurs & la même patrie ; feulement le bouquetin,
com'me plus agile & plus fort s’élève jufqu’au fommet
des plus hautes montagnes; au lieu que-le chamois
n’en habite que le fécond étage mais ni l’un ni
l ’autre ne fe trouvent dans les plaines: tous deux fe
fraient des chemins dans les neiges, tous deux fran-
chilïent les précipices en bondiffimt de rochers en
rochers, tous deux font couverts d’une peau ferme
& folide , 6cvêtus en hiver d’une double fourrure, d’un
poil extérieur alTez rude & d un poil intérieur plus fin
6c plus fournic, tous deux ont une raie noire fur ie
dos, ils ont auffi la queue à peu près de la même
* Foemma m hoc généré mare foo minor efl, tiinufque fufoa, major
Caprà villaticâ, Rupicaproe non adeo dißmilis : cornua ei parm & ea
quoque Rupicaproe aut vulgaris caproe coinibus fer'e fimilia. Stumpfius
apud Çefner, pag. 305.
1 Rupes montmm colunt Rupicaprfe, nohfummas tarnen ui Ibèx, neque
tarn alte & longé falim t, defcendunt aliquando ad informa Alpium juga.
G einer. Hiß. quad. pag. 2 9 2 .
L'e cI,amois a Ies jambes plus longues que la chèvre domeftique,
niais Iepoil plus court; celui qui garnifîbit le ventre & les cuiffes, qui
«tort Je plus long, n’a voit que quatre pouces & demi; au dos & aux
flancs le poil étoit de deux efpèces; car outre le grand poil qui pa-
roifloit, il y en avoit un petit, fort court & très-fin, caché defîôus
autour des racines du grand, comme au Caftor ; la tête, fe ventre
& les jambes n’avoient que b gros poil. 'Mémoires pour forvir à
ïhiftoire des animaux. Partie l l j page 2 03.
grandeur ; le nombre des reffemblances extérieures
efl fi grand en comparaifon des différences, 6c la conformité
des parties intérieures efl fi complète , qu’en
raifotfnant en conféquence de tous ces rapports de
fimilitude, on feroit porté à conclure que ces deux
animaux ne font pas d’une efpèce réellement différente,
mais que ce font Amplement des variétés confiantes
d’une feule 6c même efpèce; d’ailleurs les bouquetins *,
auffi-bien que les chamois, lorfqti’on les prend jeunes
6c qu’on les élève avec les chèvres domefliques , s’ap-
privoifént aifément, s’accoutument à la domeflicité,
prennent les mêmes moeurs, vont comme elles en
troupeaux, reviennent de même à l’étable, 6c vrajfem-
blablement s’accouplent 6c produifent enfemble. J ’avoue
cependant que ce fait le plus important de tous, 6c qui
feul décideroit la queflion ne nous efl pas connu ; nous
* Si les habltans de l’îie de Crète peuvent prendre les faons des
boucs eflains ( dont y a grande quantité ) errans par les montaones,
ils les nourrifîènt avec les chèvres privées & les rendent apprivoifes.
Mais les fauvages, dont y a grande quantité , font à ceux qui les
peuvent prendre ou tuer,. . . Ils font couverts d’un poil fauve. .. .I ls
deviennent gris en vieilliflànt, & portent une ligne noire deiïus l’échine.
Nous en avons auffi en nos montagnes ( de France ) & principalement
ès lieux précipiteux & de difficile accès... . Le bouc eltain faute d ’un
Xocher fur Fautre de plus de fix pas d’intervalle, chofë quafi incroyable
a qui ne I’auroit vu. Obfervations de Béton, feuillet 1 4 , reélo & verfo.
— Audio Rupicapras aliquando cicurari. Gefner, de quad. pag. 2 5 2 .
— Vajlefù ibicem in prima oetate captûm omnino cicurari CT cum villacicis
eapris ad pafoua ire àr redire aiunt, progrejfu tamen cetatis forum inge-
nium non prorfos exuere. Stumpfius apud Gefiier. Hjjt. quad. pag. j.o j .
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