pain , du fromage & des fruits; que dans l’état de liberté,
ii vit de racines & de graines fauvages; que quand il peut
entrer dans un jardin, il y fait un grand dégât & mange les
légumes avec avidité : qu’il devient gras comme la plupart
des autres animaux, vers la fin de l’été ; & que fa chair,
quoiqu’un peu fade, n’eft pas mauvaife à manger.
E n confidérant la forme, la fubftance & l’orgamfa-
tion des piquans du porc-épic, on reconnoît aifément
que ce font de vrais tuyaux de plumes auxquels il ne
manque que les barbes pour être de vraies plumes; par
ce rapport , il fait la nuance entre les quadrupèdes &
les oifeaux ; ces piquans, fur-tout ceux qui font voîfins
de la queue, fonnent les uns contre les autres lorfque
l’animal marche; il peut les redreffer par la contraction
du mufcle peaucïer, & les relever à peu près comme le
paon ou Le coq d’inde relèvent les plumes de leur queue ;
ce mufcle de la peau a donc la même force, & efl à peu
près conformé de la même façon dans le porc-épic &
dans certains oifeaux. Nousfaififfons ces rapports, quoi-
qu’alTez fugitifs ; c’eft toujours fixer un point dans la
Nature qui nous fuit & qui femble fe jouer par la bizarrerie
de fes productions, de ceux qui veulent la connoître.
la hauteur de deux pieds ou de deux pieds & demi, & ils ont les
dents fi fortes & fi affilées, qu’aucun bois ne peut leur refifter ; j en
mis une fois un dans un tonneau, m’imaginant qu’il feroiî bien gardé,
mais dans l’efpace d’une nuit il le rongea fi bien, qu’il le perça & en fortit,
il le perça même dans le milieu, où les douves font les plus courbées en
dehors. Veyagcde Bofman, page 2 y g .
“B
D ESC R IPT IO N
DE S CR I P T I ON
D U P 0 R C - É P I C .
L E Porc-épic (pl l t ) a beaucoup de rapport au H cri (Ion, parce
que ces deux animaux font couverts de piquans ; mais ils diffèrent
beaucoup l’un de l’autre pour la forme de plufieurs parties du corps,
& même pour les piquans.
La tête du porc-épic eft longue & aplatie fur les côtés; le
mufoau eft gros, il a, beaucoup plus d’épaiftèur que de largeur, il
refîèmble au mufoau du lièvre *, en ce que la lèvre fupérieure
eft fendue prefque jufqu’aux narines, dont les ouvertures font
oblongues & parallèles à l’ouverture de la bouche; les yeux font
petits & les oreilles larges & courtes, elles reflêmblent en quelque
manière à celles des finges par leur contour, parce quelles font
appliquées contre la tête, & quelles ont des cavités & des éminences.
Les dents incifives reflêmblent à celles des rats, des
écureuils, du çaftor, &c. celles du deflôus percent la lèvre inférieure
qui les enveloppe comme un fourreau; le cou eft gros, le
corps renflé & la queue courte & de figure conique ; il y a cinq
doigts bien formés aux pieds de derrière, & feulement quatre
aux pieds de devant, avec un tubercule revêtu d’un ongle à
l’endroit du pouce, les ongles font prefque cylindriques & un
peu courbes.
Les plus grands piquans du porc-épic font for la partie poftérieure
du dos, ils avoient jufqu’à neuf pouces de longueur for 1 individu
qui a fcrvi de fujet pour cette defoription, mais peut-être en a voit - il
perdu de plus grands, car il avoit été tué aux environs de Rome
* Voyez le Tome V I de cet Ouvrage, page 2 6 8 .
Tome X II. F f f