à peu près comme les jeunes ours ; le cuir des ânes
fauvages, eft aufli plus dur que celui des ânes domestiques
; on affure qu’il eft chargé par-tout de petits
tubercules, & que c’ eft avec cette »peau des onagres
qu’on fait dans le Levant le cuir ferme & grenu,
qu’on appelle chagrin, & que nous employons à dif-
férens tifages : mais ni tes onagres, ni les beaux ânes
d’Arabie ne peuvent être regardés comme la fouche
de l’efpèce du zèbre, quoiqu’ils en approchent par
la forme du corps & par la légèreté ; jamais on n’a
vu ni fur les uns, ni fur les autres la variété régulière
des couleurs du zèbre: cette belle efpèce eft
Singulière & unique dans fon genre ; elle eft auiïi
d’un climat différent de celui des onagres , & ne
fe trouve que dans les parties les plus orientales &.
les plus méridionales de l’Afrique, depuis l’Éthiopie
jufqu’au cap de Bonne -efpéranee * , & de-là jufqu’au
* il y a quantité de chevaux fauvages au cap de Bonne-efpérance,
qui font les plus beaux du monde ; ils font rayés de raies blanches
& noires ( j’en ai apporté la peau d’un ) ; on ne les (aurait qu’à
grande peine dompter. Relation duChevalier de Chaumont. Paris, 1686,
page 1 2 . — L ’âne fauvage du Cap , eft un des plus beaux animaux
que j ’aie jamais vu ; il a la taille d’un cheval de monture ordinaire ;
fes jambes font déliées & bien proportionnées, & fon poil eft doux
& uni ; depuis (à crinière jufqu’à (à queue , on voit au milieu du
dos mie raie noire, de laquelle de part & d’autre, il fort un grand
nombre d’autres raies de dhterfes couleurs, qui forment tout autant
de cercles en fe rencontrant fous fon ventre. Quelques - uns de ces
cercles font blancs, d’autres jaunes & d’autres châtains, & ces couleurs
fe perdent & fe confondent les unes dans lès autres, de manière
Congo * : e lle n ’ e x ifte ni en E u r o p e , ni en A f i e ,
qu’elles forment un coup d’oeil charmant. Sa tête & fes oreilles font
auffi ornées de petites raies & des mêmes couleurs; celles qui brillent
for la crinière & fur la queue font pour la plulpart blanches , châtaines
bu brunes, il y en a moins de jaunes; il eft fi vite, qu’il n’eft pas
un cheval au monde qui puiflê à cet égard lui être comparé ; auffi
fàut-il beaucoup de peine pour en prendre quelqu’un, & loriqu'on
a ce bonheur on le vend très-cher.. . . J ’ai vu fort fouvent de ces
animaux par grafîès troupes. L e P. Teilez, Thevenot & d’autres
écrivains, difent qu’ils en ont vu d’apprivoifés ; mais je n’ai pas ouï
dire que jamais on ait pu en apprivoifer au Cap. Plufieurs Européens
ont employé toute leur habileté & leur patience pour en venir à
b o u t, ils s’y font pris de toutes les manières ; ils en ont éprouvé
de jeunes & de vieux; leurs foins ont toujours été inutiles, &c.
Defcription du cap de Bonne-efpérance, par Kolbe, tome I I I , page 2 p .
* On trouve à Pamba au royaume de Congo un animal que ces
peuples appellent 7ebre, qui eft tout fentblable à un mulet, excepté
qu’il engendre. Au refte la difpofition de fon poil eft merveiileufe ,
car depuis l’épine du dos jufqu’au ventre , il y a des lignes de trois
couleurs, favoir, blanches, noires & jaunes, le tout étant difpofé
avec une jufte proportion, & chaque bande étant de la largeur de
trois doigts. Ces animaux fe multiplient à bon efcient en ce pays,
parce qu’ils font des faons toutes les années. Il font très - (àuvages &
vîtes tout ce qui fe peut, cette bête étant apprivoifée pourrait fervir
au lieu de cheval, &c. Voyage de F r. Drack. Paris, 1 6 4 1 , pages 10 6
Ù1 1 0 7 . — Il y a for la route de Loanda au royaume de C on g o ,
un animal qui eft de la taille & de la force d’un mulet, mais il a
le poil varié de bandes blanches, noires & jaunes, qui embraflènt
le corps depuis l’épinè jufque fous le ventre, ce qui eft très-beau
à voir & femble artificiel ; on l’appelle \èbra. Relation d’un voyage de
Congo, fa it en 1 6 6 6 & 1 6 6 7 , par les P P . Michel-Ange de Ga/line
& Denys de Charly, Capucins. L y o n , 1680, page 7 6 & fuiv. Il y a
une efpèce d’animal à C on g o , qu’on nomme febra, qui reflèmble