lieu d’anneaux font au nombre de près de foixante ■
qu’au relie la corine a le poil court, luilànt 8c fourni,
fauve fur le dos & les flancs, blanc fous le ventre 8c
fous les cuiffes, avec la queue noire, & qu’il y a dans
cette même efpèce de la corine des individus, dont le
corps efl tigré de taches blanchâtres femées fans ordre.
(V<ye£ auffi la defcription de la corine, par M. Daubenton,
la figure, planche XXVII ) .
Ces différences que nous venons d’indiquer entre
la gazelle, le kevel & la corine, quoique fort apparentes,
fur-tout pour la corine, ne nous femblent pas
effentielles, ni fuffifantes pour faire de ces animaux des
efpèces réellement différentes ; ils fe relfemblent fi fort
à tous autres égards, qu’ils nous paroilfent au contraire
être tous trois de la même efpèce, laquelle feulement
a fubi par l’influence du climat & de la nourriture plus
ou moins de variétés: car le kevel & la gazelle different
beaucoup moins entr’eux que la corine, dont les cornes
fur-tout ne font pas femblables à celles des deux autres ;
mais tous trois ont les mêmes habitudes naturelles, fe
raflëmblent en troupes, vivent en fociété & fe notir-
rilfent de la même manière; tous trois font d’un naturel
doux 8c s’accoutument aifément à la domeflicité, tous
trois ont auiïi la chair très-bonne à manger. Nous nous
croyons donc fondés à conclure que la gazelle & le
kevel font certainement de la même efpèce, 8c qu’il
elt incertain, fi la corine n’eft qu’une variété de cette
même efpèce, oü fi c’elt une efpèce différente.
Nous avons au Cabinet du Roi les dépouilles en tout
ou en partie de ces trois différentes gazelles, 8c nous
avons de plus une corne qui a beaucoup de reflem-
blance avec celles delà gazelle 8c du kevel, mais qui efl
beaucoup plus groffe. (V oyei ci-apr'es la defcription de
cette corne lr la figu re, pl. X X X l,fig . d ). Cette corne efl
auffi gravée dans Aldrovande, lib. I. deBifulcis} cap. x x i.
Sa groffeur 8c fà longueur femblent indiquer un animal
plus grand que la gazelle commune , 8c elle nous.paroît
appartenir à une gazelle que les Turcs appelent7g<?/ra/z,
& les Perfans Abu. Cet animal félon Oléariusa, reffemble
en quelque forte à notre daim, finon qu’il efl plutôt
roux que fauve, 8c que les cornes font fans andouiliers,
couchées fur le dos, & c ; 8c félon M. Gmelin^y qui
* Nous avions vu tout ie jour, en très-grand nombre, une efpèce
de cerfs que les Turcs appellent Tpiran, & fes Perles Ahu, qui refïëm-
blent en quelque façon- à nos daims, finon qu’ils font plutôt roux
que fauves, & leur bois n’a point d’andouiliers, mais il efl: uni &
couche fur le dos, ils font fort vîtes,.& ion n’en voit, à ce que l’on.
bous a dit, qu’en, ia province de Mokau & auprès de Scamachie, de
Karraback & de Merragé. Relation d ’Oléarius, tome I -, page 4 1 3 .
6 On m’apporta une efpèce de chevreuil appelé dsheren dans la
langue du pays, il reifembie au chevreuil commun, excepté qu’il a
les cornes du bouquetin & qu’elles ne tombent jamais; cet animal a
cela de particulier, qu'à mefure que fes cornes : prennent de f’accroif-
fement, le larynx ( le mot Allemand, traduit littéralement, veut dire la
pomme d’Adam ) augmente de volume ; de forte que l’on voit dans un -
vieux animal une-enflure cohfidérable fous le cou. Le D . r Meflerfchmid,.
prétend que ce chevreuil a une averfion abfolue pour l’eau, mais jé.:
n’en ai pu rien-lavoir, ■ les habitans.de Tongus m’ont dit au contraire,.