étoient abfoîument inconnus aux premiers, & n’étoienf
connus des féconds que par relation.
Or, l’élan <Sc le renne ne fe trouvent tous deux que
dans les pays du Nord ; l ’élan en deçà & le renne au-
delà du cercle polaire en Europe & en A fie: on les
retrouve en Amérique à de moindres latitudes, parce
que le froid y eft plus grand qu’en Europe ; le renne
n’en craint pas la rigueur, même la plus excelfive , on
en voit à Spitzberg E il eft commun en Groenland b,
& dans
» On trouve des Rennes par-tout aux environs de Spitzbergen,
mais fur-tout à Reken-fe/d, lieu qu’on a ainfi nommé pour le grand
nombre de rennes qui s’y trouvent; on en voit auffi quantité au
Eoreland tout près du Havre des Moules.. . . Nous ne fumes pas
plutôt arrivés dans ce pays-là au printemps, que nous tuâmes quelques
uns de ces rennes, qui étoient fort maigres , d’où on peut
conjeélürer que quelqu’infertile que Ibit le pays de Spitzbergen , &
quelque froid qu’il y faffe , ces animaux ne lailfent pas d’y patTer
l’hiver, & de fe contenter de ce qu’ils y peuvent trouver. Recueil
des voyages du Nord, tome I I > page 1 1 y ,
i Nota. LeCapitaine Craycott, amena deGroenland en 1 7 3 8 un mâle
& une femelle à Londres. Voyez l ’Hifoire des Oifeaux, d’Edwards,
page y i , où l’on trouve la defeription & la figure de cet animal
fous le nom de daim de Groenland. Ce daim de Groenland de M.
Edwards, auffi-bien que le chevreuil de Groenland ou capreà Groen-
lendica, dont parle M. Grew, dans la defeription du Cabinet de la
Société royale, ne font autre choie que le renne. Ces Auteurs en
décrivant les cornes ou plutôt le bois de ces animaux, fëmblent
tous.deux donner comme un caractère particulier le duvet, dont
Je bois étoit recouvert dans l’un & l’autre de ces animaux : cela
cependant «ft commun au renne, au cerf, au daim & à tous les
animaux
& dans laLapponie la plus borcalea, ainfi que dans les
parties les plus feptentrionales de l’Afie | ; l’élan ne
s’approche pas fi près du pôle, il habite en Norvège',
animaux qui portent du bois; pendant tout le temps que ce bois
croît il eft couvert de p o il, & comme l’été eft la faifon de cet
accroilfement, & que c’eft aulîi le feul temps de l’année où l’on
puiflè voyager en Groenland , il n’eft pas étonnant que les bois de
ces animaux pris dans cette lâilon foient couverts de duvet : ainfi
ce caradtère eft nul dans la defeription de ces Auteurs.
On trouve fur leà côtes, au détroit de Frobisher, des cerfs à peu
près de la couleur de nos ânes, & dont le bois eft beaucoup plus
large & plus élevé qu’aux nôtres ; leur pied a fept ou huit pouces
de tour , & reflèmble à celui de nos boeufs. Voyage de Lade, tome II,
p a g e a p y ; N o t a . Ceci paroît avoir été copié par Robert Lade, d’une
ancienne relation, quia pour titre, la Navigation du Capitaine Martin,
Anglais, ès régions d'Wejl à " de Nordweji. Paris, i 578 , où il eft dit,
page 1 7 : cc Bien qu’il y ait des cerfs dans les terres à la rade de War-
vick en grande quantité, la peau defquels refîêmble à celle de nos «.
ânes , leurs tête & cornes fùrpalîênt, tant en grandeur qu’en largeur, et
celle des nôtres de par - deçà ; leurs pieds lont auffi gros que ceux «
de nos boeufs & ont de largeur, comme je vous puis afîurer pour te
les avoir mefurés, huit pouces ».
* On trouve des rennes en quantité dans le pays des Samoïedes de
par-tout-le fèptentrion. Voyage d’Olearius, tome I, page 1 26. — Voyez
(lujji l’Hiftoire de la Lapponie, par Scheffer. Paris, 1 Ô7 8, page 20p.
b Les Oftiaques en Sibérie Ce fervent, ainfi que les Samoïedes, de
rennes & de chiens pour tirer leurs traîneaux. Nouveau Afémoire fu r
la grande R u jie, tome I I , page 1 8 1 . — Oh voit en grande quantité chez
lesTungulès des rennes, des élans, des ours, &c. Voyage de Gmelin,
tome I I , page 206. — Traduâion, communiquée par AI. de l ’Ife..
‘ Voyez la chalïè d’un élan, faite en Norvège, par le fieur de la
Martinière, dans fon voyagé des pays feptentrionaux. Paris , 1 ( y 1 ,
page 1 0 ÙC fuiv.
Tome X II. M