ce qu’elle eft plus petite, plus trapue , plus gtafTe ; fa
chair eft auffi bien meilleure à manger, on la préfère
dans fon pays au mouton , comme nous préférons ici
le mouton à la chèvre ; il çn elt encore <Ie même de
la chèvre Mambrine1 ou chèvre du Levant, à longues
oreilles pendantes : ce n’eft qu’une variété de la chèvre
d’Angora, qui a auffi les oreilles pendantes, mais moins
longues que la chèvre Mambrine ; les Anciens con-
noiffoient ces deux chèvresb, & ils n’en réparaient
pas les efpèces de l’efpèce commune : cette variété de
la chèvre Mambrine, s’eft plus étendue que celle dé la
chèvre d’Angora : car on trouve ces chèvres à très-
longues oreilles en Égyptec & aux Indes orientales'1,
* Chèvre Mambrine, ainfi appelée, parce qu’on la trouve en Syrie
fur le mont Mambre. — Capra Indica. Gefiier, hift. quad. pag. 267.
— Hircus cornibus minimis, ereâis parumper retrorfum incurvis, auriculis
hngijjimis p enduits.. . . . Capra Syriaça. La chèvre de Syrie. Briffon,
reg. anim. pag. 72.
t ln Syriâ oves ftmt caudâ latâ ad cubiti menficram ; Capra auriculis
menfurâ palmari & dodrantaliac nonnulloe demijfts, ita ut Jpeâent ad
terram.. . .. In Cilicia capra tondentur ut alibi oves. Ari/tot. hift. anim.
lib. V III, cap. xxvlll.
f E x capris complûtes funt (in, Ægypto) quee ita aures oblongas kabent,
ut extremitate terram ufque comingant. Profpçr Alpin, hift. ÆgypU
lib. IV, p,ig. 22p.
^ II y a à Pondichéry des cabris, qui font tous différens des nôtres,
ils ont de grandes oreilles, abattues, une mine extrêmement baffe &
niaife, la chair en eft inauvaiiç ; j’en ai goûté, &, fitute d’autre chofe
on en mange quelquefois à Pondichéry. A'ouyeau voyage, par le S I
Luillier. Roterdani, 1 7 2 6 , page g o .
aulG-bien
du B o u q u e t in £r du C h am o is , <frc. 15 3
aulîi-bien qu’en Syrie; elles donnent beaucoup de lait *,
qui eft dallez bon goût, <$c que les Orientaux préfèrent
à celui de la vache & du buffle.
A l’égard de la petite chèvre que M. Linnæus a vu
vivante, & qui a produit avec le petit chamois d’Amérique
, l’on doit penfer, comme nous l’avons dit,
qu’originairçment elle a été tranfportée d’Afrique : car
elfe reftembie fi fort à notre bouc d’Afrique, qu’ on
ne peut guère douter qu’ elle ne foit de cette elpècç,
ou qu’elle n’en ait au moins tiré fa première origine;
cette même chèvre déjà petite en Afrique fera devenue
encore plus petite en Amérique, A l’on lait par le
témoignage des Voyageurs, qu’on a fouvent & depuis
long-temps tranlporté d’Afrique , comme d’Europe
en Amérique, des brebis , des cochons & des chèvres ,
dont les races fe font maintenues dans ce nouveau
monde, & y fubfiftent encore aujourd’hui làns autre
altération que celle de la taille.
En reprenant donc la lifte des chèvres, & après les
avoir confidérées une à une &. relativement entr’elles,
il me paraît que de neuf ou dix efpèces dont parlent
lesNomenclateurs, l’on doit n’en faire qu’une ; d’abord,
i.° Le bouquetin (pi. x m ) eft la tige & la touche
* Goats are remarkable fo r the length o f its ears.. . . . Thefye o f the
animal is Somewhat larger than ours but their ears are ofien a foot long
and broad in proportion ; they are chiefty Kept fo r their M ilk o f which
they yield no inconfiderable quantity ; and it is Sweet and wtll tafted,
Nat. hift. of Alepo. by Alex. Ruffel. M. D. London, ip y S,
Tonie X I I . Y