petite quantité de vrai mufe. En effet, cette odeur eft
peut-être la plus forte de toutes les odeurs connues,
il n’en faut qu’une très-petite dofe pour parfumer une
grande quantité de matière, l ’odeur fe porte à une grande
diftance, la plus petite particule fuffit pour fe faire fentir
dans un efpace confidérable ; & lë parfum même eft fi
durable & fi fixe, qu’au bout de piufieurs années, il femble
n’avoir pas perdu beaucoup de fon activité.
y ait' Une prodigieufe quantité de ces animaux, chacun d’eux n’ayant
qu’une veffie, & la plus gro'flè qui n’eft ordinairement que comme
un oeuf de poule, ne pouvant fournir une demi-once de mufe, il faut
bien quelquefois trois ou quatre de ces vefîies pour en faire une once.
Le roi de Daman, de qui je parlerai au volume fuivant, dans fa
defeription que je ferai de ce royaume, craignant que la tromperie qui
fe fait au mufe ne fît cefîèr ce négoce, d’autant plus qu;on en tire auffi
.du Tunquin & de fa Cochinchine qui eft bien plus cher , parce qu’il
lfy en a pps en fi grande quantité; ce roi, dis-je, craignant que cette
marcliandife falfifiée ne décriât le commerce de fes Etats, ordonna, il
y a quelque temps, que toutes fes vefîies ne lêroient point coufues,
mais qu’elles feraient apportées ouvertes à Boutan, qui eft fe fieu de
fà réfidence, pour y être vifitées & foellées de fort fceau; toutes celles
que j’ai achetées étoient de cette forte, mais nonobftant toutes les précautions
du roi, les payfans les ■ ouvrent fubtilem.ent, & y mettent,
.comme j’ai dit, des petits morceaux de plomb, ce que les marchands
.tolèrent, parce que Je plomb ne gâte pas le mule, ainfî que j’ai remarqué,
& ne fait tort que pour fe poids. Dans Un de mes voyages à
Patna, j’achetai fèize cents foixante-treize vefîies, qui pefoiêiit deux
mille cinq cents cjnquante-lèpt onces & demi, & quatre cents cinquante-
deux onces .hors de fa veffie. L esfix voyages de Jean-Baptijle Tavernicn
pn Turquie,, en Perfe à “ aux Indes, A Rouen, t y t y , tome IV , page y s
jufqu’à y S.
DE S C R I P T ION
D E L A P A R T I E D U C A B I N E T
qui a rapport à l ’Hijloire Naturelle
D E S C H E V R O T A I N S , D U C A R I A C O U ,
D U C O U D O U S E T D U M U S C .
N .° M C X C I.
Un jeune chevrotaln. L Ë rouleau de cet animal efï plus court, & lès oreilles font
plus grandes que dans l’adulte ; la delcription & fes dimenlions'
font partie de la defeription du chevrotaim
N . 0'. M C X C I I.
Un chevrotain.
On' n a laide lôus la peau de cét animal que' lés os de la tête
& des jambes; il a été apporté des Indes par M. le commandeur
Godeheu ; la bouche; eft ouverte dé façon que I on y voit les
dents incilives, les deux canines & plufieursdes macheiières; II a été
fait mention des couleurs du poil de cet ambrai, & les principales'
dimenlions ont été rapportées dans la delcription du cbevrotaiiv
M g M C X C I I I . .
Autre chevrotam
Ce chevrotain a été apporté de Mergui dans l’Inde; il efï de