courfe qu’il ne pourrait attraper aucun des quadrupèdes ;
ii nage plus vite qu’il ne court, il chafle le poifl'on &
en fait fa proie3 ; il fe plaît dans l’eau Sc y féjourne
auffi volontiers 'que fur la terre; cependant il n’a pas,
comme le caftor ou la loutre, des membranes entre les
doigts des pieds, & il paraît qu’il ne nage aifément,
que par la grande capacité de fon ventre, qui fait que
volume pour volume, il eft à peu près d un poids
égal a l’eau; d’ailleurs, il fe tient long-temps au fond
de l’eau1’, & y marche comme en plein air, & lorfqu’d
en fort pour paître ; il mange des cannes de fucrè ,
des joncs, du millet, du ris , des racines/ Sic. ; il en
confomme & détruit une grande quantité | & il fait
beaucoup de dommage dans les terres cultivées ; mais
comme il eft plus timide fur terre que dans l’eau, on
vient aifément à :bout<de:Fécarterl; il ra Jesqiambes fi
courtes,üqü’ii ne pourrait échapper par la-fuite, s’il
s ’éloignoit du bord des eaux ; ;fa. reflource lorfqu’il eft
en danger, eft de fe jeter à l’eau, de s’y plonger &
•de faire-un. gmnd trajet âvarit kle reparaître ; il.fuit ordinairement
lôffqü’pn le cliafTe , mais fi l’on vient à le
: ’ LîiîOTopotame marche aflêz lentement fur le bord des .rivières,
mais il va plus vite dans l’eau; ii y vit de jpetits.paîtrons.& de tout
ce qu’il .>peut -attr^ej.:)iPr/?r/^n'on de l!hippopotame,^par,.le Capiçaipe
Cotent)Vinage de.JDamp.iftre, tome III,-p a g e y d o .
h L ’hippopotan-ie • defcëiïd julqu’au fond à trois brafiës d’eau;
<(ir)qe^’ah;,ol#,rv ém o i-m êm e , & je/fy ?i,.yu;'d«tieurer plus d ’une
demi-heure avant que de revenir au-deflus. Menti .Ibid.
blefïer,
bleffer, il s’irrite & fe retournant avec fureur , fe lance
contre les barques, les fàifit avec les dents, en enlève
fouvent des pièces & quelquefois les fubmerge \ « J ’ai
vu, dit un Voyageur l’hippopotame ouvrir la gueule, «
planter une dent fur le bord d’un bateau & une autre «
au fécond bordage depuis la quille, c’eft-à -dire à «
quatre pieds de diftance l’une de l’autre, percer la«
planche de part en part, faire couler ainfi le bateau à «
fond— J ’en ai vu un autre le long du rivage de la «
mer, fur lequel les vagues pouffèrent une chaloupe «
chargée de quatorze muids d’eau, qui demeura fur fon «
dos à fec ; une autre coup de mer vint qui l’en retira «
fans qu’il parût du tout avoir fenti le moindre mal__ «
Lorfque les Nègres vont à la pêche dans leurs canots «
& qu’ils rencontrent un-hippopotame, ils lui jettent«
du poiffon , & alors il paffe fon chemin fans troubler «
davantage leur pê ché;fil fait le plus de mal lorfqu’il «
peut s’appuyer contre terre; mais quand il flotte fur«
l’eau, il ne peut que mordre ; une fois que notre «
chaloupe étoit auprès du rivage , je le vis fe mettre “
deffous , la lever avec fon dos au-deffus de l’eau «
& la renverfer avec fix hommes qui étoient dedans: «
mais par bonheur, il ne leur fit aucun mal. — Nous «
1 Hippopotamus cymbis infidiatur quee mercibus omjlae fecundo Nigra
feruntur, quas dorfi frequentibus gyris agitatos demergit. Leon. Africi
Defcript. torn. I l , pag. 7.58.
b Relation du Capitaine Covent de Porbury, près Briftol. Voyage
de Dampiem, tome I I I , page j f f 1 .
Tome X II. F