438 H i s toi r e N a t u r e l l e
LE TANREGLet le TENDRAC**.
U Taiirecs où Teid-acs}(pL I V I I V I I ) font
de petits animaux (les Indes'orientales qui reflemblent
un peu à notre Hériflon, mais qui cependant en diffèrent
a.iïez pour conftituer deyefpëces différentes ; ce. qui le
prouve indépendamment de rinfpeétion & de la comparai
fon , c’efl qu’ils ne fc mettent point en boule comme
le hériflon, & que dans les mêmes , endroits où fe
trouvent les tanrecs, comme àMadagafcar, on y trouve
aufli des hériflons de la même efpèce que les nôtres,
qui ne portent pas le nom de tanrec, mais qui s’appellent
S or a \
II paroît qu’il y a des tanrecs de deux efpèces, ou
peut-être de d e u x races différentes ; le premier qui eft
à peu près grand comme notre hériflon, a le mufeau à
proportion plus long que le fécond, il a aufli les oreilles
plus apparentes & beaucoup moins de piquans que le
* Tanrec & Tenclrac, noms de ces animaux, & que nous avons
adoptés.
** Erinaceus Americamis albus. Seba, vol. 1 ,p a g . y S , T ab. 4 p ,
f g . j . N ota. C e Hériflon que Seba dit lui avoir été envoyé de Surinam,
reflèmble fi fort au Tendrac , qu’on ne peut pas douter que ce ne foit
le même animal ; & s’il eft natif de Madagafcar, il ne doit pas' fe
trouver en Amérique. Cet Auteur l’a mal indiqué à tous égards, car
il n'eft ni Américain ni blanc, il eft feulement un peu moins brun
que notre hériflon cl Europe»
* Voyage! Madagafcar par Flaccourt, page i j i .
du T a n r e c i r du T e n d r a c . 4 3 9
fécond, auquel nous avons donné le nom de tendrac pour
le diftinguer du premier ; ce tendrac n’eft que de la grandeur
d’un gros rat, il a le mufeau & les oreilles plus
courtes que le tanrec, celui-ci eft couvert de piquans
plus petits, mais aufli nombreux que ceux du hériflon;
le tendrac au contraire n’en a que fur la tête, le cou & le
garrot, le refte de fon corps eft couvert d’un poil rude
aflez femblable aux foies du cochon.
Ces petits animaux qui ont les jambes très-courtes,
ne peuvent marcher que fort lentement ; ils grognenta
comme les pourceaux, ils fe vautrent comme eux dans
la fange, ils aiment l’eau & y féjournent plus long-temps
que fur terre ; on les prend dans les petits canaux d’eau
iàléeb & dans les lagunes de la mer; ils font très-ardens
en amour & multiplient beaucoup0 ; ils fe creufent des
terriers , s’y retirent & s’engourdiflentpendantplufieurs
mois ; dans cet état de torpeur, leur poil tombe & il renaît
après leur réveil ; ils font ordinairement fort gras, & quoique
leur chair foit fade, longue & mollafle, les Indiens la
trouvent de leur goût, & en font même fort friands.
* Recueil des voyages qui ontfervi à l’établiflèmentdela Compagnie
des Indes de Hollande , tome 1 , page 4 1 2 .
1 Relation de Fr. Cauche. P h ris , 1 6 p 1 , page 1 2 y . — Voyages
de la Compagnie des Indes de Hollande, page 4 1 2 .
■ Voyage à Madagafcar par Flaccourt. P a ris , 1 6 6 1 , p . 1 y 2 .